lundi 12 juillet 2010

La fièvre irlandaise





Après une journée harassante passée dans le Rio, il était temps après deux soirs d’inactivités de reprendre enfin les activités nocturnes. A quelques heures de la fin du coverage : ouverture d’un topic sur skype ouvert à tout le banc de presse française avec comme seule question : que fait on ce soir ? Très vite une idée revient plus que les autres : le O’sheas. A y regarder comme ça il n’y a pas vraiment de quoi s’extasier quant à l’idée d’aller passer une soirée dans un casino de broke décoré aux couleurs de l’Irlande dans lequel on ne croise que des mecs bourrés venant s’assoir à la roulette à 1 dollars dans le seul but d’avoir une bière gratuite. A moins d’aimer l’odeur de binouze frelatée ou les serveuses ressemblant à de vieilles prostituées sur le retour, il n’y a aucune raison d’aller là bas. Oui mais voilà même dans un tas de fumier la plus belle des roses peut trouver refuge. Et malgré ces allures repoussantes le O’Sheas a un ou deux atouts dans sa manche qui en font l’un des endroits incontournables de Vegas. Tout d’abord la bière n’y est pas chère. Ensuite on y trouve des tables de cash game fatiguées à 1$/2$ (même si comme on le verra plus tard ce n’est pas un gage de victoire pour autant) mais surtout il y a le légendaire : BEER PONG.




Kézako ? C’est tout simple le Beer Pong est un jeu qui consiste à faire boire son adversaire plus que soi. Pour cela on possède une série de gobelets qu’il faut disposer à la façon des quilles de bowling. Une fois cela fait on se retrouve en face en face avec à sa disposition une balle de ping pong. Le but du jeu est simple : il faut envoyer la balle dans un gobelet adverse et ce jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Facile à première vue, non ? Oui, sauf qu’à chaque fois que l’on parvient à faire tomber la balle dans le verre, l’adversaire doit boire le verre. Au bout d’un petit moment l’alcool aidant cela donne droit à des parties endiablées.

Le O’Sheas est même devenu l'organisateur des World Series of Beer Pong en janvier prochain. Pour se qualifier il suffit de remporter l’un des tournois hebdomadaires organisé par le casino.


Il n’en fallait pas plus pour nous motiver, d’autant qu’il se murmure qu’une grande partie de la communauté française sera présente. Mais avant il faut encore terminer cette longue journée de coverage avouons le moyennement intéressante. Heureusement après un passage au Lounge Everest pour se ravitailler et passer quelques minutes de détentes avec le robot masseur, la journée touchait enfin à sa fin. Le temps de taper le dernier post et de ranger les affaires et nous voilà parti au O’Sheas. Petit détour à l’hôtel tout d’abord pour poser le sac et surtout ne pas s’allonger sur le lit non NON NON. Ne pas céder à l’appel de la couette comme la veille où je devais rejoindre Ronan et quelques membres de la Team Partouche au Coyote Ugly. Rentré me rafraichir j ai eu le malheur de m’allonger quelques secondes et quand j’ai ouvert les yeux on était le lendemain matin. Alors ce coup ci pas question de rater la soirée : on entre dans la chambre, on pose le sac dans un coin, on va direct à la salle de bain : un coup d’eau sur le visage et hop on ressort aussi vite qu’on était entré.

Quelques minutes plus tard après avoir traversé le strip sous les 40 degrés ambiant, me voilà rendu au O’Sheas. Je suis tout de suite ébloui par le gigantesque néon vert décorant l’entrée et par la musique étourdissante enveloppant les tables de cash game. Mais pas question de s’attarder à l’entrée, le lieu de pèlerinage se trouve au fond de la salle, derrière les tables de black jack et à la limite des stands de nourriture : oui oui vous avez bien compris le O’Sheas sert aussi de fast food avec un Burger King, un Subway et une pizzéria. Lorsque j’arrive près de l’aire de compétition ils sont déjà tous là : Ronan, Kinshu, Manu, Harper, Furax, Nico Levi, Emilie, Bruno, Eric, Locsta, Laurent.... et j’en oublie. Ils sont tous autour d’une table déjà en train de s’adonner à ce sport d’un autre genre. Très vite Harper me tend un verre et me dit : «Allez t’es avec nous, on a du retard mais on va les bouffer». Au moment de lancer la première balle je me rends compte que le retard risque d’être difficile à combler. Il nous reste encore 5 verres à atteindre alors qu’eux n’en ont plus qu’un. Plusieurs gamelles et autres ricochets plus tard mon équipe doit s’incliner et surtout boire les verres restants dans le camp adverse. Et là commence la vraie torture car déjà je ne suis pas friand de bière en général, mais là je ne sais pas même si ce que l’on boit peut être qualifié de bière. Il s’agit plus d’un liquide alcoolisé laissé posé sur le bar plusieurs heures et dont les bulles se sont évaporées... Pas très ragoutant tout ça mais bon l’ambiance aidant on se plie au jeu et on oublie la «pisse» que l’on est en train d’avaler.


Alors qu'une nouvelle partie est sur le point de commencer, Kinshu harangue la foule française : «Venez on s’inscrit tous au tournoi de poker à 45$ qui commence dans 15 min». En aussi peu de temps qui lui a fallu pour le dire nous voilà tous en train de faire la queue à la caisse de la poker room. Le manager dépassé par la foule a du mal à gérer les entrants. Il faut dire qu’il avait du rarement voir autant de monde sur ce tournoi de «broke» de 2h du mat. Après qu’il ait réussi à tous nous enregistrer, une «mauvaise bonne» idée émane de l’un d’entre nous : un short longer. C’est à dire que tout le monde donne 20$ au premier sortant. Du coup dès la première main tout le monde part à tapis avec des jeux plus qu’aléatoires. Au final ils sont 7 impliqués dans le coup et c’est un magnifique J-3 qui remporte le pot, propulsant son détenteur méga-chipleader. Le coup d’envoi d’un grand n’importe quoi était ainsi lancé. Le peu d’américains présents dans le tournoi ont halluciné : ça parlait français tout le temps, à chaque main un ou plusieurs tapis étaient annoncés bref un beau bordel. Mais bon c’était fun. Tout cela pour qu’au final aucun d’entre nous ne réussisse à rentrer dans l’argent.


Pour ma part suite à mon élimination juste avant le break sur un éternel coin flip je pars me balader dans le casino à la recherche des premiers sortants. Anthony Roux est au black jack, Bruno Launais et Furax sont encore au Beer Pong et commencent à ne plus viser très droit, Laurent Gauter assis à la roulette pense avoir trouvé la bonne technique pour s’en sortir...enfin ça c’était avant de perdre ses 100 dollars lol.

Du coup ne sachant que faire je vais railbirder le cash game réputé pour être très fishy. Et la réputation des joueurs n’est vraiment pas usurpée. Que des mecs bourrés qui ne comprennent rien et qui callent jusqu’au bout avec des poubelles. Du coup après une demi-heure d’observation lorsqu’une place se libère je décide de m’assoir. Je pose 120$ et me voilà parti pour mon premier cash game végasien. Si pendant la première heure tout va bien se passer, mon tapis passant de 120 à 250 grâce à plusieurs petits coups, la malchance va me rattraper durant les soixante minutes suivantes. Mes adversaires vont commencer à toucher des rivières magiques. Puis finalement je vais envoyer mes 50 dollars restants avec un tirage quinte flush qui bien sur ne rentrera pas. Allez hop au dodo il est déjà cinq heures !


PS : je me vengerais deux jours après lors d’une session au Flamigo d’où je repartirais avec 700 dollars :). (ma toute première session gagnante à Las Vegas).



2 commentaires:

  1. LE BEER PONG !!! Terrible ce jeu !! Vous deviez être beau à la fin du jeu !! héhé

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  2. yo, content de voir que tu as ouvert un comptoir :)

    http://lasvegaspokerfood.blogspot.com/2010/07/las-vegas-trip-iii-beer-pong-fun-and.html

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