lundi 13 décembre 2010

Super-râleur, super-râleur oh oui c'est moi


Le mois de novembre m’a permis de retourner sur le circuit international grâce au WPT Marrakech que j’ai eu le plaisir de couvrir pour Livepoker ma nouvelle crèmerie du moment, où je dois l’avouer je me sens plutôt bien même si je suis toujours freelance. Mais enfin passons sur ma situation personnelle et attardons nous plutôt sur ces 4 jours de coverage.


Si le tournoi ne s’est déroulé que du samedi au mardi, j’ai eu la chance (grâce à la générosité de Chilipoker qui nous met les chambres à disposition) d’arriver dès le mercredi précédent afin de profiter du soleil du Maroc avec mes amis et collègues déjà sur place. Et autant vous le dire tout de suite on en a bien profité.


Marrakech a cela de bien comme étape que les soirées et les occasions de s’amuser sont toujours très nombreuses. Pourtant il n’est pas rare d’entendre des joueurs se plaindre de cette destination, l’a considérant pour certains comme «the worst place ever» et il faut avouer que sur quelques aspects on ne peut pas leur donner totalement tort.


Et pour le prouver j’enfile mon costume de super-râleur pour vous relater plusieurs incohérences «marocaines» pouvant plonger de nombreuses personnes dans un tourbillon de tilt, tourbillon dans lequel j’ai bien failli tomber.


Si les événements suivants ont une ressemblance quelconque avec des faits réels cela est totalement dépendant de ma volonté :


  • Le premier gros tilt concerne mon collègue de chez Winamax : Harper. Arrivé depuis presque une semaine sur place (car il disputait le DSO duquel il a terminé à une très belle 9ème place) il s’était arrangé avec la direction de l’hôtel pour pouvoir mettre ses différentes dépenses sur sa chambre, ce qui évite d’avoir toujours du cash sur soi. Cet arrangement ne s’est pas fait sans une ardue négociation, l’hôtel ne souhaitant plus permettre aux touristes d’avoir une note générale. Mais au final il parvient à obtenir ce qu’il désirait. Enfin c’est ce qu’il croyait jusqu’à jeudi midi. Pressé par le temps (nous devions aller visiter le zouk) Kevin décide de régler son repas de la manière habituelle mais là surprise (ou pas finalement) la serveuse refuse lui disant que ce n’est pas possible. Il insiste, disant que ça a été réglé avec la direction mais son interlocutrice s’obstine. Le ton monte, et Harper demande à l’employée d’appeler la réception pour avoir confirmation. Elle s’exécute mais très vite elle lui tend le combiné très sure d’elle. Il prend alors l’appel puis après 5 bonnes minutes de palabres il obtient enfin ce qu’il veut. Mais la réception l’a tout de même informé que la prochaine fois il serait bienvenu qu’il les informe avant d’aller manger. Bah oui bien sur et quand il souhaitera aller aux toilettes il passera un petit coup de fil ??!!!


  • Le lendemain Harper, oui toujours lui, et moi-même avions décidé de faire un peu de sport en se faisant un petit match de tennis. Le soleil était au rendez-vous et nous étions impatients à l’idée d’aller taper la balle. Mais encore une fois rien n’aura été simple. Nous demandons à la personne en charge ce jour ci de bien vouloir nous prêter les raquettes et les balles, mais il nous informe, sans même se lever de sa chaise, que ce ne sera pas possible aujourd’hui. Ah bon et pourquoi ? Des gens jouent déjà ? Non voyons rien de tout ça, il n’y a juste plus de balles. WTF. Harper ne comprend rien à l’histoire, car il a joué deux jours avant et le nombre de balles était conséquent. On réalise très vite que l’homme n’a tout simplement pas envie de bouger son c** et a trouvé la première excuse pour se débarrasser de nous. Heureusement son collègue plus volontaire, va nous amener le matériel. Bon un matériel datant de la guerre vu la forme rectangulaire des raquettes mais au moins on a pu jouer.


  • Les choses se passent ensuite à peu près normalement jusqu’à ce qu’arrive le jour du départ. Après quatre jours bien remplis et une dernière soirée peut-être un peu trop arrosée (ah bon ? nonnnnn) je devais partir de l’hôtel sous les coups de 8h du matin pour un départ à 10h15. Mais je fais la grosse erreur de me poser dans ma chambre vers 7h et ça ne manque pas: je n’entends pas mon réveil et ouvre un oeil à 9h55. Oups ! Je pars tout de même immédiatement à l’aéroport dans l’espoir de changer mon billet. Mon taxi me propose de faire du «rally» pour 50 dirhams de plus. J’accepte et en moins de 5 minutes on se retrouve à l’aéroport.
    Mais j’oubliais qu’on était pas dans un aéroport normal. Pour commencer il n’y avait pas de bureau de la société Transavia, ma compagnie aérienne. Donc pour modifier mon billet je l’avais dans l’os. Je me dirige vers un premier bureau où l’on m’informe que la seule place disponible est sur le vol de 18h15 (il est 10h du mat je rappelle) et que le billet coute 330 euros ! Mon aller retour m’a coûté 210 euros. Je crois à un canular et vais demander à ce qui me semble être une vraie hôtesse où je peux m’adresser. Elle me dirige vers l’agence Marmara. Là l’homme derrière son pupitre m’annonce qu’il lui reste UNE place sur le vol de 15h15 mais que ça coûte 250 euros. Je luis dis que c’est n’importe quoi et que ces prix sont ridicules. Il me dit d’aller me renseigner à la RAM (Royal Air Maroc) pour connaître les prix. J’y vais d’un pas décidé et là troisième larron troisième tarif : 300 euros. Je me tâte alors entre hurler et pleurer. Comment vais je me sortir de ce guetapen ? Je retourne chez Marmara et décide de la jouer local et me met à négocier mon billet. Oui vous avez bien lu j’ai du marchander mon billet retour. Je suis parvenu à le faire descendre à 200 euros, que j’ai du payer en cash bien sur.... TILT


  • Avec quelques heures devant moi je décide de m’assoupir afin de récupérer et d’oublier cette mésaventure. Vers 12h je suis réveillé par Harper ( hé oui encore lui) qui prend le même avion que moi. Il est accompagné de Diane la croupière et de Cyril l’un des photographes de RiverTell. On choisit d’aller manger un morceau avant d’embarquer. On se rend donc aux deux seuls snacks disponibles. Je regarde le menu et demande au serveur un croque monsieur. Il me regarde désemparé et me dit : « Oh il y a pas de chaud monsieur, on est mercredi (oui et alors ?!!) et il y a pas beaucoup de monde, tout ce qu’on a et ici» me dit-il en me pointant trois pauvres sandwiches à la dinde. Si en plus on m’empêche de bouffer je sens que je vais vraiment craquer. Mais je me contrôle et attiré par une odeur presque alléchante je contourne le premier kiosque et trouve derrière un second étal où là les machines sont branchées et où l’on peut commander bizarrement de le nourriture chaude bien qu’on soit mercredi...


  • Puis vient le moment d’embarquer. Enfin la délivrance nous allions pouvoir quitter ce petit enfer. Mais pas sans une ultime blague. Non ça aurait été trop simple. Désireux d’être assis les uns à côté des autres on donne nos passeports simultanément. L’hôtesse nous adresse un sourire. Elle a compris notre volonté. Elle me rend en premier mon billet, je suis assis en 9D. Elle me demande confirmation de mon emplacement alors qu’elle enregistre Kévin. Cela fait elle lui tend son ticket et là surprise il est assis en 15C. Une nouvelle fois WTF. On lui fait remarquer l’erreur et elle commence par nous répondre : «Oui mais c’est pas possible vous n’avez pas acheté vos billets au même endroit...» Encore une excuse à la mord-moi-le-noeud d’une personne ne désirant pas travailler.


On finira par être assis ensemble et notre avion décollera avec une heure de retard. Pour terminer dernière blague du voyage : on se retrouve assis au niveau des issues de secours, endroit où il ne faut pas laisser de bagages entraver le passage. Harper pose son manteau par terre par accident et se fait interpeller immédiatement par le stewart qui lui lance : «Monsieur votre manteau s’il vous plait. Rangez le , sécurité avant tout».

Bref on finira par rejoindre la France sain et sauf, en plein tilt, mais sain et sauf.


Et le comble dans tout ça c’est que je suis retourné au Maroc deux jours plus tard, à Casablanca plus précisément à l’occasion du Mazagan Poker Million.

samedi 27 novembre 2010

De retour sur le circuit à Marrakech



Bon mon titre est un peu trompeur car cela fait deux tournois (WPT Amnéville et BPT Enghien) que j'ai fait mon grand retour sur le circuit poker grâce à LivePoker. Mais il s'agit là de mon retour sur le circuit international. Et en ce début d'Automne il est vraiment très agréable de se retrouver sous le soleil marocain. De plus que comme vous allez le voir l'étape africaine du WPT a cela de particulier qu'elle permet de profiter des à côtés de la ville.


Marrakech a cela de plaisant comme étape qu’il est souvent possible de se prélasser quelques jours sous le soleil avant de commencer le coverage. C’est même l’une des seules étapes où les reporters peuvent se prendre pour des joueurs en profitant de toutes les bonnes choses que proposent la ville.

Afin de vous faire patienter et de vous donner l’envie de participer au tournoi l’année prochaine voici un aperçu de mon programme ainsi que celui de mes collègues durant les 3 jours précédents le tournoi :


Mercredi 24 Novembre


Arrivé à 9h30 à l’hôtel. Rapide petit déjeuner en terrasse sous le soleil, fort agréable après avoir quitté les gelées parisiennes 3 heures plus tôt. Puis direction la piscine pour une session de bronzage automnal. Déjeuner et visite du souk avec l’intégralité du «crew» de reporters présents sur place.




Pour parfaire la sortie nous avons eu le privilège d’être accompagnés par Ophélie de Chilipoker et Liz Lieu, qui vouant une passion dévorante pour les chats à caresser tous ceux qu’elle a pu trouver autour de la place Jamaâ El Fna.




Après avoir erré deux heures durant entre les stands de babouche, d’épices et autres souvenirs nous rejoignons l’hôtel au crépuscule afin de nous préparer pour la soirée.




Soirée dont nous tairons les détails. What happens in Marrakech, stays in Marrakech.

Jeudi 25 Novembre


Lever tardif après un retour aux aurores. Déjeuner en terrasse au bord de la piscine puis farniente au bord de celle-ci. Pris d’un courage immense Harper (mon collègue de chez Winamax) et moi partons pour une partie de tennis. Malgré la fatigue, les raquettes low cost et le terrain d’avant-guerre nous parvenons à faire quelques échanges très corrects.

Cette parenthèse sportive refermée et une douche plus tard, nous rejoignons la team des couvreurs pour partager un couscous/tajine dans un restaurant du coin. C’est bien repu que nous regagnons nos chambres pour une bonne nuit de sommeil.


Vendredi 26 novembre


Après une bonne nuit de repos tout le monde a rendez-vous à 10h dans le hall de l’hôtel pour se rendre en bordure de la ville pour une sortie en quad pour une folle traversée du désert. A califourchon sur nos destriers mécaniques nous parcourons 50km dans l’erg marocain à la rencontre des paysages magnifiques et de la population locale.




Après une première partie de trajet tranquille, notre guide nous incite à pousser les gaz lors du retour pour notre plus grand plaisir. Entre dérapages et autres sorties de routes tout le monde parvient à rentrer sain et sauf à l’hôtel avec de magnifiques souvenirs plein la tête.
A peine le temps de se rafraîchir et on rejoint le casino pour participer au tournoi de presse. L’occasion pour grand nombre d’entre nous de toucher un peu des jetons avant de les voir valser entre les joueurs durant le tournoi.




Même si la structure s’apparente une à une boucherie, pour une fois le premier prix est alléchant : un ticket pour le DSO Paris qui se tiendra début décembre. Quelques flips plus tard à notre grand désarroi c’est le seul belge du tournoi qui ira à Paris la semaine prochaine.

Pas grave nous avons tous passé un bon moment. La soirée se terminera tranquillement et tout le monde rejoindra progressivement son lit. L’amusement est maintenant terminé, il est temps de penser au coverage du lendemain.


vendredi 16 juillet 2010

What's my mother fucking name ??!!


Dimanche 11 juillet, journée de repos sur ce tournoi marathon, j’arrive frais et dispo à 11h30 au coeur de la salle du Rio pour jouer le tournoi presse. Attendez attendez. Stop on arrête tout. Retournons en arrière d’une dizaine d’heures. La journée se termine au Rio, et comme toute veille de day off lors des WSOP plusieurs grosses soirées sont organisées. Il ne nous reste plus qu’à savoir laquelle choisir. En premier lieu nous comptions avec mes collègues nous rendre à celle de Barrière qui devait se tenir dans la suite Absolut (comme les vodkas) du Caesar Palace, suite qui a servi au tournage du film Very Bad Trip. Malheureusement un petit problème de licence a amené la room à annuler la party. Pas grave, Benjo nous propose dans l’instant un plan de secours avec la soirée Poker Listings organisée dans un ranch à quelques kilomètres du strip où sont attendues 200 personnes. Afin de les accueillir dans les meilleures conditions la quantité d’alcool a été prévue tout comme l’eau de la piscine chauffée, la table de ping-pong et le terrain de basket installés.

Tout semblait nous conduire tout droit à cette soirée typiquement américaine jusqu’à ce qu’Harper reçoive un texto de Guillaume de la Gorce nous invitant à venir fêter son anniversaire au Surrender : la boîte de nuit du Encore. Il n’en fallait pas plus pour faire briller les yeux de Kevin et les miens. Nous avons entendu tellement de bien de ce Night Club aux dimensions sur-réalistes sans jamais avoir l’occasion de nous y rendre qu’il serait trop bête de ne pas accepter la proposition. Tant pis pour le ranch et à nous la Pool Party dans un cabanon privé dans ce qui va se révéler être l’une des plus belles boîtes du monde.


Le temps de se changer et nous voilà dans le lobby du Encore où nous tombons par hasard sur ElkY, Jacques Zaicik et Almira Skripchenko qui se rendent également à l’anniversaire. Petite minute balla : le cabanon étant réservé nous n’avons pas besoin de faire la queue particulièrement longue qui s’étend jusqu’au travers des machines à sous. Dès notre entrée dans la boîte le décor somptueux nous en jette plein les yeux. Au milieu se trouve une piscine gigantesque autour de laquelle danse tout la foule.




Mais pas question pour nous de rester au milieu du «petit peuple», non direction le cabanon de Johnny qui nous permet, un peu à l’écart, de surplomber la scène. La pièce ouverte sur la terrasse est tout simplement plus grande que mon salon et se compose d’un bar, un écran plasma et de toilettes et douches privées. Autant vous dire que lorsque les serveuses en minijupe argentées sont arrivées avec les bouteilles lançant des flammes, on avait atteint l’apogée.




Rien ne pouvait plus nous faire bouger d’ici. Enfin tout sauf les gorilles de la sécurité qui ont débarqué à 4h du matin pour nous annoncer que la boîte fermée et qu’il fallait débarrasser le plancher. Mais nous ne comptons pas aller nous couher. Le choix qui se présente à nous est alors des plus cornéliens : Drays pour une after ou Rhino pour les filles ?? Très vite la majorité vote pour les femmes. Le reste ne se raconte pas mais au final direction le lit vers 8h du mat.


J’arrive donc la tête dans le c** au tournoi presse après seulement 3h de sommeil. Bien joué la journée de récup’ ! Mais bon j’arrive avec Chris qui n’est pas beaucoup plus frais et le temps de passer au Starbucks et on retrouve Manu et Kinshu avec qui on doit aller faire un tour à l’Outlet après avoir joué cette mascarade de tournoi presse. Une fois le discours de Nolan Dalla passé dans lequel il nous remercie pour notre travail en ajoutant que Harrah’s nous remercie aussi en nous offrant une superbe casquette Jack Link’s Beef Jerky, et une sortie au bout d’une demi-heure après deux gros set up, nous mangeons les pizzas offertes (seul point positif de ce début de matinée) devant la finale de la Coupe du Monde. Juste le temps de voir l’Espagne l’emporter et nous voilà partis à l’Outlet Center.


Les Outlets sont un peu le paradis de tout shopping addict. On y trouve toutes les marques à des prix défiants toute concurrence. Bilan du marché : 4 paire de pompes, 2 jeans Levi’s, une casquette, un survêtement plus deux trois autres trucs... le tout pour 160 dollars. Difficile de trouver mieux.


Une fois notre journée «Pretty Woman» terminée il était temps de rentrer nous préparer pour LA soirée de l’année ! PokerStars habitué des événements mémorables comme lors du PCA où ils avaient invité Kelly Rowland ou bien au Main Event l’année dernière lorsque Nelly était venu chanter, remet le couvert cette année. Que peuvent bien nous réserver les organisateurs pour nous en mettre plein la vue ? Tout simplement la star du rap américain : Snoop Doggy Dog.




Un pur bonheur. Il aura fallu nous battre pour réussir à récupérer des places mais finalement on est bien là dans la queue à 21h, chauds bouillant à l’idée d’assister à un show case privé de la légende. La soirée se tient au Rains la boîte de nuit du Palms. Avec un open bar proposé et un concert de fou en prévision l’organisation n’a pas eu de mal à remplir la salle. Après quelques verres bus en compagnie de la délégation française, le concert peut commencer avec en avant première une chanteuse canadienne aux faux airs de Lady Gaga qui n’a pas du tout enflammer la salle.


Une fois qu’elle a débarrassée le plancher, tout le monde se masse autour de la scène pensant que la rappeur va arriver d’un instant à l’autre. Mais en bonne star qui se respecte, l’américain va nous faire poireauter pendant plus d’une heure et demie. Manu qui est à mes côtés est en plein tilt et s’apprête à quitter la salle, d’autant plus qu'une bande de journalistes américains complètement bourrés sont en transe et poussent tout le monde...



Puis finalement le grand moment est arrivé...Snoop entre sur scène et là c’est parti pour 1 heure de pur bonheur. Toujours aussi talentueux le rappeur enflamme la salle. Arborant le maillot de l’Espagne il fait chanter la foule du début à la fin. Et puis surtout il affiche un grand sourire, prenant réellement son pied sur scène ce qui rend la prestation encore plus mémorable.





lundi 12 juillet 2010

La fièvre irlandaise





Après une journée harassante passée dans le Rio, il était temps après deux soirs d’inactivités de reprendre enfin les activités nocturnes. A quelques heures de la fin du coverage : ouverture d’un topic sur skype ouvert à tout le banc de presse française avec comme seule question : que fait on ce soir ? Très vite une idée revient plus que les autres : le O’sheas. A y regarder comme ça il n’y a pas vraiment de quoi s’extasier quant à l’idée d’aller passer une soirée dans un casino de broke décoré aux couleurs de l’Irlande dans lequel on ne croise que des mecs bourrés venant s’assoir à la roulette à 1 dollars dans le seul but d’avoir une bière gratuite. A moins d’aimer l’odeur de binouze frelatée ou les serveuses ressemblant à de vieilles prostituées sur le retour, il n’y a aucune raison d’aller là bas. Oui mais voilà même dans un tas de fumier la plus belle des roses peut trouver refuge. Et malgré ces allures repoussantes le O’Sheas a un ou deux atouts dans sa manche qui en font l’un des endroits incontournables de Vegas. Tout d’abord la bière n’y est pas chère. Ensuite on y trouve des tables de cash game fatiguées à 1$/2$ (même si comme on le verra plus tard ce n’est pas un gage de victoire pour autant) mais surtout il y a le légendaire : BEER PONG.




Kézako ? C’est tout simple le Beer Pong est un jeu qui consiste à faire boire son adversaire plus que soi. Pour cela on possède une série de gobelets qu’il faut disposer à la façon des quilles de bowling. Une fois cela fait on se retrouve en face en face avec à sa disposition une balle de ping pong. Le but du jeu est simple : il faut envoyer la balle dans un gobelet adverse et ce jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Facile à première vue, non ? Oui, sauf qu’à chaque fois que l’on parvient à faire tomber la balle dans le verre, l’adversaire doit boire le verre. Au bout d’un petit moment l’alcool aidant cela donne droit à des parties endiablées.

Le O’Sheas est même devenu l'organisateur des World Series of Beer Pong en janvier prochain. Pour se qualifier il suffit de remporter l’un des tournois hebdomadaires organisé par le casino.


Il n’en fallait pas plus pour nous motiver, d’autant qu’il se murmure qu’une grande partie de la communauté française sera présente. Mais avant il faut encore terminer cette longue journée de coverage avouons le moyennement intéressante. Heureusement après un passage au Lounge Everest pour se ravitailler et passer quelques minutes de détentes avec le robot masseur, la journée touchait enfin à sa fin. Le temps de taper le dernier post et de ranger les affaires et nous voilà parti au O’Sheas. Petit détour à l’hôtel tout d’abord pour poser le sac et surtout ne pas s’allonger sur le lit non NON NON. Ne pas céder à l’appel de la couette comme la veille où je devais rejoindre Ronan et quelques membres de la Team Partouche au Coyote Ugly. Rentré me rafraichir j ai eu le malheur de m’allonger quelques secondes et quand j’ai ouvert les yeux on était le lendemain matin. Alors ce coup ci pas question de rater la soirée : on entre dans la chambre, on pose le sac dans un coin, on va direct à la salle de bain : un coup d’eau sur le visage et hop on ressort aussi vite qu’on était entré.

Quelques minutes plus tard après avoir traversé le strip sous les 40 degrés ambiant, me voilà rendu au O’Sheas. Je suis tout de suite ébloui par le gigantesque néon vert décorant l’entrée et par la musique étourdissante enveloppant les tables de cash game. Mais pas question de s’attarder à l’entrée, le lieu de pèlerinage se trouve au fond de la salle, derrière les tables de black jack et à la limite des stands de nourriture : oui oui vous avez bien compris le O’Sheas sert aussi de fast food avec un Burger King, un Subway et une pizzéria. Lorsque j’arrive près de l’aire de compétition ils sont déjà tous là : Ronan, Kinshu, Manu, Harper, Furax, Nico Levi, Emilie, Bruno, Eric, Locsta, Laurent.... et j’en oublie. Ils sont tous autour d’une table déjà en train de s’adonner à ce sport d’un autre genre. Très vite Harper me tend un verre et me dit : «Allez t’es avec nous, on a du retard mais on va les bouffer». Au moment de lancer la première balle je me rends compte que le retard risque d’être difficile à combler. Il nous reste encore 5 verres à atteindre alors qu’eux n’en ont plus qu’un. Plusieurs gamelles et autres ricochets plus tard mon équipe doit s’incliner et surtout boire les verres restants dans le camp adverse. Et là commence la vraie torture car déjà je ne suis pas friand de bière en général, mais là je ne sais pas même si ce que l’on boit peut être qualifié de bière. Il s’agit plus d’un liquide alcoolisé laissé posé sur le bar plusieurs heures et dont les bulles se sont évaporées... Pas très ragoutant tout ça mais bon l’ambiance aidant on se plie au jeu et on oublie la «pisse» que l’on est en train d’avaler.


Alors qu'une nouvelle partie est sur le point de commencer, Kinshu harangue la foule française : «Venez on s’inscrit tous au tournoi de poker à 45$ qui commence dans 15 min». En aussi peu de temps qui lui a fallu pour le dire nous voilà tous en train de faire la queue à la caisse de la poker room. Le manager dépassé par la foule a du mal à gérer les entrants. Il faut dire qu’il avait du rarement voir autant de monde sur ce tournoi de «broke» de 2h du mat. Après qu’il ait réussi à tous nous enregistrer, une «mauvaise bonne» idée émane de l’un d’entre nous : un short longer. C’est à dire que tout le monde donne 20$ au premier sortant. Du coup dès la première main tout le monde part à tapis avec des jeux plus qu’aléatoires. Au final ils sont 7 impliqués dans le coup et c’est un magnifique J-3 qui remporte le pot, propulsant son détenteur méga-chipleader. Le coup d’envoi d’un grand n’importe quoi était ainsi lancé. Le peu d’américains présents dans le tournoi ont halluciné : ça parlait français tout le temps, à chaque main un ou plusieurs tapis étaient annoncés bref un beau bordel. Mais bon c’était fun. Tout cela pour qu’au final aucun d’entre nous ne réussisse à rentrer dans l’argent.


Pour ma part suite à mon élimination juste avant le break sur un éternel coin flip je pars me balader dans le casino à la recherche des premiers sortants. Anthony Roux est au black jack, Bruno Launais et Furax sont encore au Beer Pong et commencent à ne plus viser très droit, Laurent Gauter assis à la roulette pense avoir trouvé la bonne technique pour s’en sortir...enfin ça c’était avant de perdre ses 100 dollars lol.

Du coup ne sachant que faire je vais railbirder le cash game réputé pour être très fishy. Et la réputation des joueurs n’est vraiment pas usurpée. Que des mecs bourrés qui ne comprennent rien et qui callent jusqu’au bout avec des poubelles. Du coup après une demi-heure d’observation lorsqu’une place se libère je décide de m’assoir. Je pose 120$ et me voilà parti pour mon premier cash game végasien. Si pendant la première heure tout va bien se passer, mon tapis passant de 120 à 250 grâce à plusieurs petits coups, la malchance va me rattraper durant les soixante minutes suivantes. Mes adversaires vont commencer à toucher des rivières magiques. Puis finalement je vais envoyer mes 50 dollars restants avec un tirage quinte flush qui bien sur ne rentrera pas. Allez hop au dodo il est déjà cinq heures !


PS : je me vengerais deux jours après lors d’une session au Flamigo d’où je repartirais avec 700 dollars :). (ma toute première session gagnante à Las Vegas).



jeudi 8 juillet 2010

Echauffement, dépucelage, lancement...


Bon puisqu’il faut bien commencer un jour où l’autre j’ai décidé de me lancer dans la rédaction d’un blog en espérant réussir à le tenir alimenté le plus régulièrement possible. En même temps quel meilleur endroit pour le commencer que mon premier séjour à Las Vegas en tant que reporter poker. Car oui je suis journaliste poker. Qui l’eut cru il y a encore un an et demi lorsque tout frais moulu sorti de ma petite école de journalisme j’aspirais à parcourir le monde pour couvrir les plus grands événements sportifs de la planète pour un jour finir derrière un pupitre de presse à couvrir les légendaires Jeux Olympiques, versant ma larme au moment où j’entendrais la première marseillaise retentir. Mais la réalité du marché de la presse écrite m’a vite rattrapé. Malgré un stage parfaitement réussi au sein de la rédaction de l’hebdo gratuit SPORT, la finalisation de mon mémoire de fin d’année m’a fait quitter le magazine. Une fois mon diplôme décroché haut la main, j’apprend que SPORT met la clé sous la porte comme de nombreux titres de la presse écrite. Qu’à cela ne tienne, je vais me relancer dans l’envoi de CV persuadé que mon parcours m’ouvrira rapidement les portes d’une autre rédaction. Oui mais voilà ça c’était dans mes rêves les plus fous : les seules choses qui me sont proposées sont d’autres stages, mais à 27ans et avec un loyer à payer très peu pour moi. Ou bien on me contacte pour me dire que mon CV est bon et qu’on le met au chaud mais que pour l’instant il n’y a pas d’embauche.


Alors après avoir repéré une annonce pour un poste de surveillant de cantines direction la mairie de quartier afin de passer un entretien. Quelques minutes plus tard mon contrat était signé et me voilà parti pour surveiller des mioches pendant 1h30 chaque midi. Très vite en comparaison aux autistes travaillant avec moi on me propose de prolonger mon contrat aux centres aérés du mercredi et pendant les vacances scolaires. C’est pas palpitant, loin de ma formation mais le contact avec les enfants est plaisant et reposant (enfin pas tout le temps) et surtout ça paie les factures. Puis au bout de quelques mois passés à m’enterrer au fond de la cour de récré de l’école élémentaire de Jules Ferry et surtout à déprimer fortement sur les possibilités qui s’offraient à moi dans le monde cruel du journalisme je commençais à songer fortement à changer d’orientation.


Mais à la fin de l’année scolaire vers la fin juin je reçois un coup de fil de Laurent l’un de mes anciens collègues de chez SPORT avec qui je partage souvent de folles soirées de cashgame. Ce dernier tient à me faire savoir que par le biais de sa femme il a été mis au courant que le Club Poker était à la recherche de quelqu’un pour se charger de la partie news de leur site internet. Baigné dans le poker depuis près de deux ans maintenant voilà enfin une occasion de pratiquer ma profession et en plus dans un domaine qui me plait tout particulièrement et qui si elle n’est pas considéré comme une discipline sportive à part entière, en est ce qui s’en rapproche le plus.


Direction donc le 6ème arrondissement à la rencontre de Laurent et Nicolas les deux fondateurs du CP. Après un premier entretien convaincant nous nous mettons d’accord sur une période d’essai qui débutera à la mi-août. Juste le temps de prendre des vacances et me voilà parti pour cette nouvelle aventure qui se poursuit toujours aujourd’hui mais pour le compte du magazine CardPlayer France à Las Vegas. Je reviendrais plus tard les différentes étapes de ma première année passée sur le circuit poker plus tard.


Comme je le disais plus haut, un premier séjour à Vegas et un an passé sur le circuit voilà des raisons suffisantes pour se lancer dans la rédaction d’un blog. Néanmoins il me fallait un élément supplémentaire pour enfin me lancer dans cette aventure, et aujourd’hui le miracle s’est produit : mes deux passions le sport et le poker se sont rencontrées de plein fouet pour m’offrir un de ces moments magiques comme il y en a peu dans une vie.


En fait pour être honnête tout a commencé il y a deux jours lorsqu’à l’occasion du Day 1A du Main Event des WSOP (championnats du monde de poker) l’une des stars de la NBA : Shawn Marion, ancien joueur des Phoenix Suns, Miami Heat et désormais au Maverick de Dallas est passé jouer quelques mains. Bien qu’ayant joué pour l’université de Las Vegas «The Matrix» a ,bien lui en a pris, passé plus de temps sur les parquets qu’autour des tables du poker du coup son niveau est assez faible. Mais il n’empêche qu’il aura joué assez longtemps pour que j’ai le plaisir de le voir d’assez près et même de faire une photo avec lui.





Tout cela ajouté à un pari réussi avec mes potes Harper et Roro consistant à nous faire prendre en photo avec la playmate de l’année 2007 Sara Underwood ont fait que ce Main Event commençait de la meilleure des manières.




Deux jours plus tard je dois dire que je déchantais lorsque pris par une crève terrassante (merci la clim) et d’un léger ras le bol de ces Day 1 interminables et bien peu passionnants avouons le. Puis arriva le Day 1D et le discours d’ouverture de Jack Eiffel. Pensant que comme les jours précédents le «shuffle up and deal» serait donné par une figure du poker moderne, je dois avouer que je n’écoutais que d’une oreille le directeur de tournoi tout en terminant d’écrire mon premier post de la journée. Puis d’un coup mon attention a été piquée par les propos de Jack : «Nous avons aujourd’hui le privilège et la chance d’avoir avec nous l’une des légendes du sport américain...». Je relevais alors la tête et prêter d’un coup plus d’attention au discours. Enfin furent prononcé les mots magiques : «NFL, running-back, Dallas Cowboys...EMMITT SMITH».



Je bondis alors de ma chaise, saisit mon appareil photo et fonça au bord de l’estrade où cette légende du football américain allait prononcer les mots magiques nécessaires au lancement d’un tournoi. [Le mot légende est loin d’être exagéré croyez moi : le bonhomme est toujours détenteur du record du plus grand nombre de yards parcourus en carrière (18 000), record battu le 27 octobre 2002 effaçant ainsi la précédente marque du non moins légendaire Walter Payton, et surtout Emmitt a conduit les Cowboys à trois SuperBowls gagnés en 1992, 1993 et 1995.] Même s’il a arrêté le sport voilà quelques années Smith reste un compétiteur dans l’âme comme en témoigne son petit dérapage lors du «Shuffle up and deal» qu’il a transformé en : «Shuffle up and play». Une fois mes images capturées dans mon appareil, je pus reprendre ma respiration et me remettre de mes émotions et surtout réaliser la chance que je venais d’avoir de rencontrer une légende telle qu’Emmitt Smith moi petit pratiquant de foot US ce sport magnifique depuis plusieurs années en hexagone. Une pensée pour mes anciens partenaires des Molosses d’Asnières me traversa également l’esprit sachant très bien à quel point ils auraient aimé vivre un tel moment.


Déjà totalement fan de cette journée, un autre interlude sportif allait finir de la rendre inoubliable. Depuis quelques semaines maintenant le débat faisait rage afin de savoir quelle serait la prochaine destination de Lebron James en fin de contrat avec les Cleveland Cavaliers. Après 7 ans de disette, il se murmurait que le King pourrait changer d’air. Au moment de cette annonce tous les clubs de la planète NBA se sont mis sur les rangs pour tenter d’acquérir la star. Des campagnes de com monstrueuses ont même été lancées à New York où depuis plus d’un an déjà le rappeur Jaz-Z, intime du joueur, fait le pressing pour le faire venir. Autant vous dire que cet événement est le plus important pour le basket américain depuis l’annonce de la retraite de Michael Jordan. Au fur et à mesure des semaines le nombre de clubs susceptibles d’accueillir Lebron s’est réduite à 4 ou 5 : les Bulls de Chicago, le Heat de Miami, les Nets du New Jersey et les Knicks de New York. Puis en quelques jours tout s’est accéléré : ESPN a pris les choses en main planifiant un programme spécial afin d’annoncer la décision du King en direct. Puis alors que les suppositions battaient leur plein, l’annonce de la signature de Chris Boch à Miami associée à la re-signature de Dwayne Wade ont commencé à faire pencher la balance des rumeurs sur la probable destination de James vers la Floride. Puis enfin le grand jour est arrivé, le monde s’est arrêté de vivre pendant une dizaine de minutes tout comme l’Amazon Room s’est arrêtée de respirer : Lebron James est apparu un peu tendu à la télévision. Les politesses d’usage passées le commentateur a posé la question fatidique : «Lebron what is your decision ?» «I ‘ve decided that next year i will play for the Miami Heat». Bam la pierre était tombée. Un nouveau trio de choc venait de voir le jour, comme celui constitué à l’époque par Jordan/Pippen/Rodman. La planète poker ne sera plus jamais la même. Et à partir de la saison prochaine la NBA devrait en toute logique connaître le début d’une nouvelle dynastie à l’instar des Celtics, Lakers ou Bulls en leur temps.

Pour tout amateur de sport, cette nouvelle est tout simplement fantastique. Mais la vivre en direct, aux USA : terre sainte du sport, et en plus pendant les WSOP, cela renforce encore plus l’émotion ressentie.


Ce sont vraiment dans des moments comme ceux là que je réalise malgré la fatigue des voyages, les aller-retour incessants, la répétition par moment des tournois, l’éloignement de la famille et des amis, que j’aime mon métier et que je n’en changerais pour rien au monde.


Bon voilà c’est fait, je me suis dépucelé de mon premier post, j’espère avoir le courage d’en écrire d’autre. A bientôt, enfin si Vegas ne m’a pas aspiré dans ces travers avant...