mardi 14 février 2012

Winner winner chicken dinner




Le PPD de Lyon était pour une fois l’occasion pour tous les couvreurs de se retrouver tous ensemble à la table de poker, et pas autour comme c’est généralement le cas. Rien que pour ça, le weekend valait le coup, car cela nous a permis à tous de passer un très bon moment.


Ensuite, sur un plan plus personnel, ce tournoi a été un peu plus compliqué. Je sortais d’une table finale en live lors de la Pasino Cup de Saint Amand (thin brag), et j’avais bien l’intention de réitérer l’opération sur ce PPD qui offrait une structure identique.


Malheureusement mon début de journée ne s’est vraiment pas passé comme je le souhaitais. Au bout de 4 niveaux, je ne possédais déjà plus que 20k sur les 50k de départ. La faute à un manque de cartes, un ou deux coups mal joués, mais surtout à un joueur ultra-loose à ma gauche qui ne comprenait pas vraiment ce qu’il faisait mais qui a tout touché. Il a à peu près fait tilter toute la table, et seul un coup vraiment bien joué contre lui m’a permis de ne pas sombrer.


Après 7h de jeu la libération est enfin intervenue avec mon changement de table. J’ai été déplacé à une table assez soft où j’ai pu re-grinder afin de me maintenir autour des 40BB. Malheureusement cette nouvelle table a rapidement été démantelée, et je me suis retrouvé à une table au niveau plus difficile où m’a rejoint Flavien Guénan. Pendant 2h environ je ne vais quasiment pas joué un coup et voir mon tapis fondre à 16BB. Je vais néanmoins parvenir à doubler sur la fin avec QQ vs A7. C’est donc armé de 40BB que je me retrouve à ma dernière table de la journée. Avec seulement 30 minutes restant au compteur, je vais parvenir à grapiller quelques jetons pour terminer la journée avec 66k, ce qui au vue de ma journée est une vraie satisfaction.



Je rejoins alors l’hôtel pour cinq heures de sommeil bien mérité, en compagnie de Tapis_Volant et Veunstyle, les 2 seuls couvreurs à avoir survécu à ce Day1 avec moi.


C’est encore endormi que j’attaque le Day2 à une table où se trouve deux gros tapis et ensuite des stacks équivalent au mien. Je sais qu’il va me falloir doubler assez rapidement si je veux pouvoir aller loin. Et là comme dans un rêve, sur la première main de la journée j’ouvre AA. Je relance. Le joueur à ma gauche me 3-bet et la BB qui a le même tapis que moi 4-bet shove. Un rêve. Je vérifie mes cartes, on sait jamais que je sois encore en train de dormir. Mais non, les flèches sont bien là. Je pousse tout et remporte le coup face à 99.


Je crois alors, à tort, que cela va lancer ma journée. Mais c’était sans compter deux très bons joueurs à ma table, et notamment celui à ma gauche, Stan Chopard, qui a passé la journée à me donner mal au crâne. En manque de jeu, et plus faible techniquement que mes deux adversaires, je ne vais pas réussir à jouer pendant presque 4 heures.

Je tombe bien bas, et commence à déprimer. Je reçois alors un texto me disant : " Accroche toi tu vas doubler avec les QQ dans 10 minutes... " Je souris mais n’y crois pas trop, jusqu’à ce que....Oui je sais ça fait un peu gros, mais pourtant 5 minutes après j’ouvre les QQ et double avec.




Je respire un peu puis retraverse un vrai désert de cartes. Jusqu’à un nouveau DU avec JJ vs AJ. Derrière je prends un joli pot avec les AA et repasse à 140k sur les blinds 2,5k/5k. J’ouvre alors 99. Je relance et suis suivi par un joueur d’âge moyen, que je ne connais pas vraiment car il vient d’arriver. Vient un flop 743. Je c-bet et là il me relance. Je le couvre de 20k. Je réfléchis et décide d’envoyer la boîte. Là il snap avec brelan de 4.


Je tombe à 4BB que j’envoie derrière en UTG avec A6 et suis payé par QQ. Fin de l’histoire. A posteriori, je pense que j’aurais du jeter mes 99 mais si je ne faisais pas d’erreur, je ne serais pas devenu blogger mais joueur professionnel. Seule petite satisfaction avoir remporté le Last Longer entre couvreurs.


Enfin bon, la déception passée de cette sortie, je retiendrais la bonne ambiance de ce weekend passé entre couvreurs, l’accueil de toute l’équipe Partouche et je voudrais surtout remercier MyPokerSquad d’avoir organisé l’événement et de nous avoir suivi pendant tout le weekend. Une belle opération à renouveler rapidement.

mercredi 5 janvier 2011

Les Couvreurs Awards 2010

Quand six journalistes poker se réunissent autour de l'apéro pour fêter la nouvelle annéee, c'est l'occasion parfaite - entre le champagne et les amuse-gueule - de faire un petit bilan sans prétention de celle qui vient de s'achever, sous forme d'une petite remise de trophées tout à fait non-officielle. Pas de prise de tête, on limite les catégories au minimum, pas de vote à la con non plus, chacun écrit ce qu'il veut, comme il veut, voici donc les premiers Trophées des Couvreurs, en même temps que démarre un nouveau blog collectif dont, bien entendu, on a absolument aucune idée de ce qu'on va en faire.

Un tournoi



Emmanuel "Maanu" Vanglabeke (River Tells) : Honnêtement, je sais pas trop. Par défaut, je dirais le World Poker Tour Marrakech. Première fois que j'étais sur un tournoi sans faire de reportage en direct, et j'ai donc pu profiter de plein d'autres choses au lieu de perdre mon temps à raconter que As-Roi a battu une paire de Dames. Première « vraie » interview aussi avec Liz Lieu. Un peu de détente.

Julien "Jooles" Gaignard (Freelance) : Si l’on retire les WSOP qui sont tout simplement hors catégorie, je dirais que mon tournoi préféré est le Main Event du Partouche Poker Tour. C’est le seul événement (hormis les WSOP) qui regroupe autant de joueurs d’un tel niveau. En plus de tout le gratin français, on retrouve aussi de nombreux étrangers. L’édition de cette année a vu notamment Phil Ivey et Tom Dwan s’asseoir aux tables. De plus le cadre est magnifique et l’accueil fait à la presse est toujours excellent. Après chaque tournoi est unique et offre son lot de bons moments.

Kevin "Harper" Noblat (Winamax) : L’Euro City Poker Tour à Barcelone. 2,750 euros l’entrée, 291 joueurs, et la victoire finale de Fabrice Bachellez. Un vrai rêve. Non, je déconne, c’était naze. Le circuit que j’ai adoré couvrir fut le France Poker Tour. C’est très enrichissant de se retrouver auprès des amateurs. Avant de rejoindre le « circuit », j’étais un joueur de club, et plutôt du genre actif : je faisais en effet partie du conseil d’administration de Poker@Lyon. Retrouver ces joueurs amateurs est un vrai bonheur qui nous permet de nous souvenir pourquoi on fait ce boulot : afin de faire découvrir ce formidable jeu qu’est le poker (et parce que c’est pas trop chiant et plutôt bien payé, aussi). La finale fut également appréciable : je suis parti à la rencontre de dizaines de membres de Wam-Poker, une communauté que je connaissais bien moins que Club Poker jusqu’à maintenant. J’y ai rencontré de vraies personnalités. Le face à face final entre Valentin Messina (futur vainqueur) et Freddy Deeb fut également un régal. Avec Benjo, nous nous sommes livrés à un exercice particulier : raconter toutes les mains, sans exception ! Le résultat fut probant et le sentiment du devoir accompli au rendez-vous.

Julien "Kinshu" Bochereau (Club Poker) : J'ai apprécie le Winamax Poker Open qui s'est déroulé à Dublin en septembre. L'ambiance générale était top, la bière a coulé à flots, et en plus c'était du 6-handed. Je me suis bien amusé avec mes petits camarades (Benjo et Harper), même lors de la table finale, qui était pourtant interminable (on s'est couché vers 8h du matin je crois).

Benjamin « Benjo » Gallen (Winamax) : Au milieu des tournois oubliables (de plus en plus nombreux avec le temps qui passe, lassitude aidant – sans vouloir apparaître blasé), je retiens l'European Poker Tour à Deauville, très très fun avec tous les livetards qu'au fond, on affectionne car ils nous donnent des expressions cultes et des mains dont on reparle encore un an plus tard, surtout quand est assez chanceux pour les capturer en vidéo. Un régal, impossible de s'ennuyer, on court toute la journée, les infos pleuvent, et vu le nombre de potes présents on est quasi assuré d'en voir au moins un faire un deep run. Le Winamax Poker Open était un bonheur, avec de nombreux joueurs amateurs ou semi-pros (beaucoup moins prise de tête que les « vrais » pros) Après, il faut citer le Main Event du Partouche Poker Tour à Cannes. Cette édition à eu son lot de problèmes, mais il faut tirer un coup de chapeau au groupe Partouche pour avoir construit en seulement trois ans un tournoi d'envergure internationale, l'un des dix plus gros de l'année, que personne ne veut rater, même les Ivey, Mizrachi et Dwan, et ce en s'aidant uniquement d'eux-mêmes, sans satellites online (la clé du succès de l'EPT, par exemple), juste avec leur réseau de casinos (très fourni il est vrai). Ils partaient de loin, et ils ont réussi presque immédiatement. Enfin, il y a bien sur les WSOP, qui restent à part, de part leur ancienneté, leur prestige, toutes les variantes proposées. Pendant six semaines chaque année, Las Vegas et ses WSOP sont le centre de la planète poker, et le jour où j'en aurai terminé avec le poker, je crois que cela sera le seul festival à me manquer.

Steven "Bensimon" Liardeaux (MadeInPoker) : On est d'accord que les WSOP à Vegas, c'est quelque chose à part, n'est-ce pas ? Bon alors dans ce cas, je retiendrais le Chilipoker Deepstack à Marrakech, disputé en novembre. Pour la simple et bonne raison que pour un buy-in assez modeste (500€), l'ambiance y était vraiment différente, beaucoup plus détente, plus cool finalement... et... et... nos deux superstars reporters ont été loin ! Quel bonheur d'assister au magnifique parcours de Ronan "Roroflush" et Kévin "Harper" Noblat, qui ont tous les deux atteint la table finale. Je pense que je n'arriverai pas à oublier cette anecdote : au dinner break, au buffet, je me retrouve à la table d'Harper, nous discutons de son tournoi, et il m'annonce alors être tombé à 25 000 (sur un tapis de base de 50 000). Cinq heures plus tard, à la fin de la journée, je le recroise dans le casino : "alors Harper, tu finis ta journée à combien?" "500 000 ! " "Ah ah la bonne blague! non mais sérieux ?" "500 000, crois moi !" Je savais que la journée du lendemain allait vraiment être palpitante, je n'ai pas été déçu...

Un voyage

Oui, parce que nous couvreurs, on aime bien aussi sortir du casino quand c'est possible, et découvrir des trucs chouettes.

Emmanuel Vanglabeke : Las Vegas pendant les World Series of Poker. Pour la première fois j'ai – et me suis donné – le temps de faire autre chose que couvrir. Et j'adore cette ville.


Julien Gaignard : Je ne vais pas être très créatif sur ce coup-là. La meilleure destination est sans nul doute Las Vegas. C’est l’endroit où l’on passe le plus de temps dans l’année et où l’on a vraiment l’occasion de faire autre chose en dehors du tournoi. Car on voyage souvent mais on a jamais de moments libres pour visiter le pays où l’on se trouve. Vegas est l’exception. Et pour ne rien gâcher c’est là que l’on passe les plus belles soirées. Ensuite juste derrière l’endroit que j’ai préféré, même si le temps n’était pas terrible, c’est les Bahamas. Le soleil et la chaleur au mois de janvier il y a rien de mieux.

Kevin Noblat : Pour faire original, Las Vegas. A peine le cap des 21 ans franchi (c’est tout juste l’âge légal pour jouer et boire aux Etats-Unis !), j’ai pu me rendre à La Mecque des joueurs de poker. Aussitôt arrivé, j’ai passé une soirée énorme avec Alexonmoon, Solody et Seb Sabic. C’était tout ce que j’avais imaginé : la démesure et la folie. Je vous invite à relire l’article que j’avais écrit à mon arrivée. Par la suite, les deux mois ont filé à toute allure. Et je n’ai déjà plus qu’une envie : être en mai pour y retourner.

Julien Bochereau : Cette année, j'ai bien aimé la station de Golden Sands, en Bulgarie, où se déroulait un Unibet Open. Un open bar sur la plage qui finit en boîte, puis en after dans une cabane où on s'est bien cagoulés. Une station balnéaire mixée à un parc d'attraction, et en plus les brokes étaient les bienvenus, avec la pinte à deux euros et la pizza à cinq. J'adore !

Benjamin Gallen : Je n'ai pas eu l'occasion de visiter beaucoup de nouvelles destinations grâce au poker cette année. Je suis surtout revenu aux mêmes endroits, certains que j'adore comme San Remo (pour bouffer) ou Prague, d'autres qui sont faussement bien (à mon goût), comme Monte Carlo ou les Bahamas. J'ai été pour la première fois à Berlin, mais on a jamais eu le temps de sortir. Tallin (Estonie) était superbe, mais j'ai fait la gueule car j'ai sauté comme une merde de mon premier EPT en tant que joueur. Au final, je vais être obligé de dire Las Vegas. J'ai une relation ambivalente haine/amour avec cette ville que j'ai visité quinze fois et qui incarne tellement de choses maléfiques (n'ayons pas peur des mots) mais il y aussi suffisamment de choses que j'y aime pour que je ne puisse m'en lasser : tous les potes sont là, et on peut bouffer, danser, jouer, baiser, se droguer 24 heures sur 24h. Et puis c'est là qu'on trouve le In-N-Out, bordel.

Steven Liardeaux : La question ne se pose même pas, l'Award revient immédiatement à Sin City ! Vivre 5 semaines dans la cité du jeu, croiser tous les jours Phil Ivey, Daniel Negreanu, Tom Dwan ou encore Jason Mercier, et découvrir un monde de la nuit complètement inédit, seul Vegas peut offrir ça. Certes il faisait 45°C dehors et 15° à l'intérieur, c'était difficile de ne pas tomber malade. Certes, on bossait comme des chiens de midi à minuit tous les jours... mais quel pied mes amis, quel pied ! Pour rien au monde je ne voudrais manquer cette destination à l'avenir...

Un joueur

Votre coup de coeur de l'année, qui ne doit pas forcément être un joueur ayant gagné tous les tournois qu'ils a joués, mais plutôt quelqu'un qui vous a plu un peu plus que les autres.

Emmanuel Vanglabeke : Ronan « Roroflush » Monfort, parce qu'il symbolise un peu ce que je croyais pouvoir faire quand j'ai commencé ce métier il y a quelques années, passer de couvreur à joueur. Même si ce n'est que le début pour lui, il me fait rêver.

Julien Gaignard : Je ne peux pas dire si j’ai vraiment un joueur préféré. C’est plus des affinités avec certains. Je dois avouer que j’ai un plaisir particulier à voir perfer des joueurs comme Arnaud Mattern, Nicolas Levi, Philippe Ktorza,Thomas Bichon ou Jean-Paul Pasqualini, car au-delà du joueur de poker j’apprécie particulièrement les hommes qu’ils sont. Après comment ne pas citer Phil Ivey que j’ai eu le privilège d’interviewer et surtout de voir remporter son huitième bracelet WSOP cet été. Cet homme est vraiment une machine. Au niveau international, il y a deux joueurs qui m’ont vraiment marqué par leur niveau de jeu cette année, et étrangement (ou pas) ces deux hommes sont danois. Il s’agit de Theo Jorgensen, vainqueur du WPT Paris et auteur d’un deep run dans le Main Event des WSOP et Allan Baekke qui a remporté l’EPT Snowfest et qui a bien failli réaliser le doublé et le back to back à l’EPT San Remo. Sinon après j’apprécie énormément de joueurs sur le circuit qu’ils soient ou non connus.


Kevin Noblat : Mon joueur de l’année 2010 est Cyril « DonLimit » André. Certes, parmi ses potes, Alex Luneau ou encore Rui Cao ont fait de plus impressionnants swings en cash-games. Certes, Nico Levi ou Marc Inizan ont plus gagné en tournoi. Mais par son désir de progresser, sa permanente remise en question et des résultats probants, Cyril est celui qui m’a le plus impressionné. Au printemps dernier, nous nous étions rendus chez DonLimit et Alexonmoon avec Guignol et Furax, histoire de passer un week-end londonien. Je me souviens que c’est alors Cyril qui posait les questions à Guignol, mais, déjà, il commençait à bousculer les théories, imposant ses propres concepts. Quelques mois plus tard, Cyril a pris plusieurs centaines de milliers de dollars sur les tables de cash-game en ligne, et autant en tournoi, atteignant notamment les finales du France Poker Tour et du Partouche Poker Tour, mais remportant aussi une belle victoire à l’occasion de l’Evian Poker Open. A côté de ça, Cyril reste humble et plongé dans son jeu. On boit toujours autant de bières et on continue d’aller au stade pour mater des matches. C’est tout ce qu’on aime, et j’espère que l’ami « Don » fera au moins aussi bien en 2011.

Julien Bochereau : Arnaud Mattern. Il sait bien relater les coups qu'il a joué et en plus il envoie directement des SMS pour les raconter quand on était pas devant la table ! J'adore également Arnaud car il joue très bien et que c'est le joueur pro auquel je m'identifie le plus (au niveau du style de jeu). C'est accessoirement un bon pote et un excellent camarade dans les soirées degens.

Benjamin Gallen : J'aime bien charrier les pros (dans leur dos de temps en temps mais le plus souvent en face), mais il y en a quand même pas mal que j'apprécie beaucoup (heureusement), et il y a autant dont les performances m'ont impressionné cette année (Tom Dwan, Michael Mizrachi, Vanessa Selbst, Cyril André et Alex Luneau pour la France, entre autres...) Mais en fait, j'ai bien envie de voter pour Vikash Dhorasoo, juste histoire de faire le malin. Vikash, c'est pas un pro, c'est pas le mec qui a le plus gagné cette année, c'est pas le mec qui joue le mieux, et c'est même pas le mec le plus enthousiaste vis à vis du poker. Mais ça fait partie de son charme, et derrière la provoc' qu'il a depuis toujours se cache quelqu'un de bien, généreux, bon vivant, qui dit ce qu'il pense, quitte à se planter, au moins il a pris le risque. Et en ce qui concerne le poker, c'est un joueur gagnant, tout de même. Je ne sais pas s'il pourrait être pro (il n'en aura jamais envie, de toute façon), mais sa balance est positive, en tournoi comme en cash-game, en live comme online. J'aime bien l'observer, hilare, en train de rendre fou les meilleurs « regs » de Winamax autour des plus grosses tables du site, avant de remporter la finale du Barrière Poker Tour l'air de rien, les mains dans les poches, pour ensuite publier un article sur le blog du Team Winamax expliquant que finalement, un joueur de poker est quelqu'un de très seul, dont le triomphe est difficilement partageable avec autrui. Une opinion qui allait à coup faire débat et lui attirer des critiques, mais il s'en fout Vikash, car il sait qu'au fond, tout cela n'est pas très sérieux, et c'est bien de le rappeler de temps en temps, avant d'entamer une nouvelle partie de cartes.

Steven Liardeaux : C'est dur, très dur de choisir UN joueur ! J'en ai découvert des dizaines cette année... mais allez, puisqu'il faut se mouiller, je dirais... Vanessa Hellbuyck ! Pourquoi ? Parce que le ladies qu'elle a remporté, était tout simplement le premier tournoi que je couvrais pour Madeinpoker à Vegas, parce qu'elle a incarné à elle seule le rêve américain, parce que la foule en délire dans les tribunes, c'était juste l'un des meilleurs moment de cet été, parce que j'ai presque jamais été aussi fier de chanter la main sur le coeur la Marseillaise devant un parterre d'américain sur le cul ! Pour toutes ces raisons, Vanessa est ma number one.

Une photo



Emmanuel Vanglabeke : Il y en a plein, mais j'ai une tendresse particulière pour celle-ci, shootée par Jules Pochy lors de la table finale du $3,000 triple chance des WSOP, alors que Guillaume venait de remporter un pot. Il kiffe, et ça se voit, j'aime.



Julien Gaignard : C’est très dur de sélectionner une seule photo, il y en a eu tellement de prises... C’est un peu comme si on demandait aux photographes de l’Equipe de choisir une photo unique. Mais bon, on va essayer quand même. En poker pur je choisirais une des dernières photos de l’année prise par Kinshu ou Tapis_Volant (je ne sais plus) lors de l’EPT Prague. Il s’agit de celle du vainqueur de l’épreuve, Roberto Romanello. Alors que généralement les vainqueurs de gros tournois sont contents mais sans plus, voir Romanello en larmes au moment de soulever le trophée a été particulièrement émouvant. J'ajouterais aussi la photo de Phil Ivey lors de sa victoire à Vegas cet été sur le 3 000 $ H.O.R.S.E. Juste pour le plaisir d’avoir assisté à l’événement. Sinon il y aussi toutes les photos des «coulisses» des coverage avec une préférence pour celles prises avec Sara Underwood avec Roro et Harper.



Kevin Noblat : Une photo signée Jaybee lors de son coverage OFF du PPT Cannes. C’est parfait, tout simplement. N’oublions pas non plus ce chef d’œuvre : cette jeune demoiselle (j’ai appris plus tard qu’il s’agissait de Sara Underwood, playmate de l’année 2007) avait insisté pour poser à mes côtés [ND Benjo : qui y croit ?]. J’ai gentiment accepté. Enfin, j’ai trouvé sympa de voir Jean-Paul Pasqualini observer le sacre de Vanessa Selbst au Partouche Poker Tour depuis mon ordinateur, lui qui était alors tenant du titre.



Julien Bochereau : Phil Ivey, saisi par Jaybee à Montecarlo. Cette photo a fait le tour du monde ! No comment.




Benjamin Gallen : C'est Paco, l'un des excellents caméramans de Winamax, qui a pris cette photo à l'intérieur de l'Amazon Room, le point névralgique des World Series of Poker. Il est parfait, ce cliché. La composition géométrique, avec d'un côté le banc de presse et, au second plan (séparé par la barrière, loin mais en même temps proche), des joueurs qu'on imagine très nombreux. Les couvreurs, eux, ont les sent occupés, il ne faut pas les déranger, ils sont au milieu de quelque chose d'important, avec cette rangée d'ordinateurs, ce bordel de câbles, d'objectifs d'appareils photos, de bouteilles, de sacoches, et Harper tapant en silence avec le casque sur les oreilles, l'air serein, appliqué, en train de faire un travail propre. Le casque, il est indispensable pour qui est appelé à passer cinquante jours chaque été dans cette salle, et quand je contemple cette photo, je suis transporté à l'intérieur et je peux entendre sans effort le bruit des centaines de milliers de jetons qui s'entrechoquent autour des 200 et quelques tables. La bande son de mes étés depuis cinq ans.



Steven Liardeaux : Bonjour le casse tête... Des photos, j'en ai vu des milliers cette année (c'est ça de travailler aux côtés du meilleur photographe français, Jules Pochy). Alors en choisir une seule me parait très très compliqué ! J'ai tout de même décidé de retenir celle de Jack Ury, ce monsieur très vieux, 96 ans, que j'ai trouvé par pur hasard au beau milieu des 7 000 joueurs du Main Event des WSOP. Symbole de longévité, Jack Ury fait la nique à tous les jeunes grinders, avec son jeu à l'ancienne, et sa façon de slowroll gentiment ses adversaires à la table. Un monsieur ! Il est encore temps de lui rendre hommage, alors j'en profite.

Un bad-beat

Emmanuel Vanglabeke : Le WPT Amnéville, incontestablement. Connexion Internet difficile, relation presse-casino détestables, impossible d'obtenir un chip-count officiel quotidien si on ne le fait pas soi-même... même si au final je n'en garde pas un si mauvais souvenir que ça, ce tournoi a rassemblé l'ensemble des bad-beats que peut connaître un couvreur.

Julien Gaignard : Il y en a eu quelques-uns cette année des bad beats. En ce qui concerne le tournoi le plus long je dirais sans hésiter l’Open d’Evian en Octobre 2009 (ça compte pour la saison 2010, non ?). Le tournoi se déroulait sur deux jours, et le Day 2 a commencé à 12h ou 13h (je ne sais plus) pour se terminer à 8h30 le lendemain. Je me rappelle d’Harper s’endormant sur sa chaise, c’était assez fun. N’empêche heureusement qu’au final c’est Guignol qui s’impose sinon on aurait vraiment assisté au bad beat ultime. Sinon je ne vois pas vraiment de moment horrible. Il y a bien eu la finale de l’EPT Prague qui avait été longue mais sinon pas vraiment de tournois où j’ai pensé à me pendre. Après concernant les à-côtés c’est autre chose. Dans ce cas je suis obligé de parler d’Amnéville (je pense d’ailleurs que je ne serais pas le seul) : où comment organiser le plus gros WPT n’ayant jamais eu lieu sur le sol européen dans le pire endroit du monde. En gros là-bas si tu sautes du tournoi, t’es mort. Il n’y a absolument rien à faire. Le casino est situé au milieu d’une zone d’activités perdu entre un McDo et un cinéma. Ah si je suis mauvaise langue il y a la discothèque le Stardust, la boîte de nuit des + de 25 ans. Si je vous jure c’est un concept qu’ils ont inventé... Je crois que c’est la première fois où nous ne sommes pas sortis une seule fois et où nous étions ravis de rentrer chez nous.

Kevin Noblat : Ha ha. Ha ha ha, ha ha. Désolé, c’est nerveux. Rien que d’y repenser, ça me fout des frissons. Novembre. World Poker Tour. Amnéville. Oh putain, c’est dit. Ce tournoi fut un véritable enfer. Arrivé avec Stéphane Matheu, nous souhaitons louer une voiture, notre hôtel se trouvant à quinze minutes du lieu du tournoi. C’est alors que nous nous sommes comme perdus au milieu d’un épisode de Confessions intimes : entourés d’incapables toute la semaine, la vie hors tournoi fut un véritable enfer. Fort heureusement, la presse fut bien reçue et la connexion internet de qualité. L’épisode malheureux de la bulle a néanmoins achevé notre peu de motivation restant. Pas sûr qu’on y revoit un couvreur en 2011.


Julien Bochereau : J'ai l'embarras du choix pour cette catégorie. Histoire de changer un peu des banales anecdotes concernant des soirées trop arrosées, j'ai envie de sélectionner l'incident qui a eu lieu à Amnéville. Sans rentrer dans les détails, le staff a mal fait son boulot au moment de la bulle. On a été plusieurs à en parler. Mais le lendemain, j'ai subi des menaces assez ridicules et pas vraiment fondées. Bref, cette journée a été assez cauchemardesque pour moi, mais j'ai survécu au final !

Benjamin Gallen : C'est marrant que tous ceux qui se sont rendus au WPT d'Amnéville ont choisi cette épreuve comme majeur bad-beat de l'année. Moi, j'ai réussi à y échapper, et l'unanimité de mes confrères dans leur choix me fait pousser un soupir de soulagement. Concernant mes bad-beats à moi, je n'ai que l'embarras du choix. Je me suis cassé le doigt au cours de ma première descente des pistes lors du Snowfest, garantissant que le reste de la semaine allait être bien moisie. J'ai commenté un braquage en direct à Berlin. J'ai tenté d'avoir une relation avec une joueuse de poker. J'ai loupé des tas d'avions, de façons de plus en plus con, depuis celui manqué à Roissy parce que j'étais plongé dans un livre (que j'avais déjà lu en plus), en passant par Dublin où moi et Harper avions simultanément éteint nos réveils respectifs après une heure de sommeil à peine, jusqu'à Prague, le pompon ultime où, tenez vous bien, j'ai réussi à ne pas embarquer un avion qui avait six heures de retard, et oui, j'étais bien arrivé avec les deux heures d'avance sur l'horaire recommandées au voyageur débutant que je ne suis pourtant plus. Dans tout ça, c'est plus ma propre connerie qui est à mettre en cause, alors je vais sélectionner la finale du Partouche Poker Tour. J'ai débarqué à Cannes en ayant littéralement pas dormi depuis 72 heures, étant rentré de vacances la veille après un vol de huit heures inconfortable, avec derrière une autre nuit blanche. Je crois en cette loi de Murphy qui fait que bizarrement, c'est toujours au pire moment que nous tombe dessus LA grosse histoire, celle qui va nous tenir occupé un temps maximum. Et à Cannes, ça n'a pas manqué : à six heures, alors que je songeais déjà avec délice aux quinze heures de sommeil qui m'attendaient, mon téléphone sonne : un des finalistes venait d'être exclu après de lourdes suspicions de triches. Un scandale dont il fallait évidemment parler : je suis resté debout jusque quatre heures du matin. Et après j'ai dormi, quand même.

Steven Liardeaux : Je n'ai pas eu beaucoup de bad beats cette année. Lucky me, je n'ai pas couvert le WPT à Amnéville... Mais à contrario, j'ai du aller couvrir l'Unibet Open à Londres. Pourtant, on m'avait vendu du rêve sur ces Unibet : "Ouais, tu verras c'est un tournoi sympa l'Unibet, les soirées sont au top, etc". Au final, je me suis retrouvé là bas sans Harper, sans Benjo, sans Kinshu, sans Jooles, sans Maanu... J'ai reconnu Ludovic Lacay comme Français au Day1A (et il a bust juste après le dinner break, FML) et la soirée annoncée comme exceptionnelle s'est révélée être une bonne cagoule, comme on dit. Ajoutez à celà qu'il faisait -2°C, que trois jours plus tôt, je me dorais encore la pilule à Marrakech, et qu'à mon retour j'ai cru mourir lorsque l'avion s'est posé sur une piste d'atterrissage parisienne complètement enneigé.... et vous avez la recette garantie pour un bad beat monstrueux de trois jours. Je n'ai jamais couru aussi vite avec ma valise pour fuir ce tournoi.

Un article

Un peu d'auto-promo !... pour un article à soi qu'on a particulièrement aimé écrire et publier.

Emmanuel Vanglabeke : « Feed Your Wild Side » sur mon blog perso. Même s'il n'est pas parfait, j'aime bien cet article car je me souviens parfaitement de l'état d'esprit dans lequel je l'ai écrit, et j'ai vraiment adoré tout ce que je raconte dans ce billet.

Julien Gaignard : Bon, si c’est le moment de brag on va essayer de trouver quelques écrits sympathiques. A vrai dire j’ai beaucoup de mal à avoir du recul sur mon travail et je ne peux jamais dire si je suis satisfait ou non de ce que j’ai fait. Plus qu’un article c’est plutôt une rencontre, un titre ou une partie d’un article qui me plaît. Donc si je devais faire un choix, je dirais que je suis content de mon travail pour le magazine CardPLayer durant les WSOP (numéros 48 et 49, Juillet/Aout 2010) . J’ai en effet réussi à réaliser un coverage live pendant un mois et demi tout en réussissant à fournir le contenu de deux magazines papiers. Après je suis très content de mon interview de Benjo (numéro 48, Juillet 2010) dans laquelle il s’est un peu dévoilé, et j’ai a sensation d’avoir permis aux lecteurs de découvrir un peu mieux cet acteur majeur du poker français. Sinon pour ce qu’ils représentent je suis très content d’avoir pu interviewer Tom Dwan et Phil Ivey lors des derniers WSOPE. Si l’interview de Dwan est sortie dans le CardPLayer 51 d’Octobre 2010, celle d’Ivey devrait sortir un jour. Peut-être... Enfin j’aime particulièrement le jeu des titres auquel on se livre tous durant les coverages live. Et en parlant de titre si je devais n’en retenir qu’un j’opterais pour celui de mon dernier papier sur le WPT Marrakech dans le dernier Livepoker (Janvier 2011) : "Homan’s Land".

Kevin Noblat : J’écris rarement de longs articles structurés. Récemment, je me suis néanmoins livré à un nouvel exercice : suivre Antony Lellouche durant une semaine et raconter son quotidien de joueur hautes-limites. Les retours furent très bons et j’ai très envie de remettre le couvert prochainement. Sinon, il y a évidemment tous les titres bourrés de jeux de mots. J’en ai fait trop (des très bons comme des pourris) pour me rappeler de tout, mais citons par exemple :
- Après une élimination de Clément Thumy : « Il a Thu-my. Et Thu-perdu. »
- Une détournement du slogan de Wam-Poker (« Debout sur la table ! ») après un gros bluff observé en direct : « Deux boules sur la table ! » Pour l'histoire, nous avons longuement réfléchi avec Benjo sur d'éventuels retours négatifs de la direction avant que notre Boss nous lâche un « Ouais, mettez-le, c’est énorme ! »
Bon, pour les autres, j’ai la flemme de chercher, mais il y en aura d’autres en 2011, promis.

Julien Bochereau : On en écrit vingt par jour, des posts/articles. Ce n'est pas évident de souvenir d'un en particulier. En général, j'aime bien les coups qui implique des tards et où je peux caler un jeu de mot à la con. J'avais été content de placer le "Rendez nous le chien, Champagnol d'abord !" à Prague par exemple.

Benjamin Gallen : Chaque année, j'arrive à écrire une petite dizaine d'articles dont je suis content (pas plus), et je vais être obligé de sélectionner celui qui a eu le plus de succès, car c'est aussi mon préféré. "The durrrr Factor". A propos de cette folle journée où Tom Dwan a failli mettre à terre d'une seule main la communauté des joueurs high-stakes de Las Vegas en remportant un pari fou estimé à plus de dix millions de dollars... Si l'article a plu, c'est surtout parce que j'ai pris énormément de plaisir à vivre cette journée qui a duré plus de 36 heures. J'ai pu observer la finale en entier, sans rien écrire sur l'ordi, prenant des notes aux premières loges, et ressentir l'intensité monter progressivement dans les gradins, aux tables voisines, dans tout le Rio en fait. On avait la rare impression d'observer quelque chose d'historique, dont on se souviendrait. Quand le tournoi s'est terminé, il était quatre heures du matin mais il me fallait encore l'écrire, ce putain d'article, et j'ai tapé sur le clavier jusque onze heures avant de me déclarer satisfait du machin. A ce stade, il était hors de question d'aller dormir : j'ai tout simplement pris une douche, et suis retourné au Rio en titubant avec cette bizarre impression d'immortalité que l'on éprouve quand on répète la même chose pendant un temps très, très long.


Steven Liardeaux : J'ai eu beaucoup trop de mal à choisir parmi tous les posts de tous les coverages, alors je me suis tourné vers l'un des articles postés sur le site : l'interview de Bruno Launais pour MadeInPoker. Parce que j'ai passé un bon moment avec lui, parce que Brubru est vraiment un joueur à part selon moi, et parce qu'il y en a marre des interviews où on n'entend parler que des cartes, des bads beats et compagnie, je ne suis pas peu fier d'avoir réalisé cette interview. Enjoy, découvrez ou redécouvrez là avec grand plaisir. Si seulement tous les joueurs pouvaient être aussi dispo et sympathique comme lui...

lundi 13 décembre 2010

Super-râleur, super-râleur oh oui c'est moi


Le mois de novembre m’a permis de retourner sur le circuit international grâce au WPT Marrakech que j’ai eu le plaisir de couvrir pour Livepoker ma nouvelle crèmerie du moment, où je dois l’avouer je me sens plutôt bien même si je suis toujours freelance. Mais enfin passons sur ma situation personnelle et attardons nous plutôt sur ces 4 jours de coverage.


Si le tournoi ne s’est déroulé que du samedi au mardi, j’ai eu la chance (grâce à la générosité de Chilipoker qui nous met les chambres à disposition) d’arriver dès le mercredi précédent afin de profiter du soleil du Maroc avec mes amis et collègues déjà sur place. Et autant vous le dire tout de suite on en a bien profité.


Marrakech a cela de bien comme étape que les soirées et les occasions de s’amuser sont toujours très nombreuses. Pourtant il n’est pas rare d’entendre des joueurs se plaindre de cette destination, l’a considérant pour certains comme «the worst place ever» et il faut avouer que sur quelques aspects on ne peut pas leur donner totalement tort.


Et pour le prouver j’enfile mon costume de super-râleur pour vous relater plusieurs incohérences «marocaines» pouvant plonger de nombreuses personnes dans un tourbillon de tilt, tourbillon dans lequel j’ai bien failli tomber.


Si les événements suivants ont une ressemblance quelconque avec des faits réels cela est totalement dépendant de ma volonté :


  • Le premier gros tilt concerne mon collègue de chez Winamax : Harper. Arrivé depuis presque une semaine sur place (car il disputait le DSO duquel il a terminé à une très belle 9ème place) il s’était arrangé avec la direction de l’hôtel pour pouvoir mettre ses différentes dépenses sur sa chambre, ce qui évite d’avoir toujours du cash sur soi. Cet arrangement ne s’est pas fait sans une ardue négociation, l’hôtel ne souhaitant plus permettre aux touristes d’avoir une note générale. Mais au final il parvient à obtenir ce qu’il désirait. Enfin c’est ce qu’il croyait jusqu’à jeudi midi. Pressé par le temps (nous devions aller visiter le zouk) Kevin décide de régler son repas de la manière habituelle mais là surprise (ou pas finalement) la serveuse refuse lui disant que ce n’est pas possible. Il insiste, disant que ça a été réglé avec la direction mais son interlocutrice s’obstine. Le ton monte, et Harper demande à l’employée d’appeler la réception pour avoir confirmation. Elle s’exécute mais très vite elle lui tend le combiné très sure d’elle. Il prend alors l’appel puis après 5 bonnes minutes de palabres il obtient enfin ce qu’il veut. Mais la réception l’a tout de même informé que la prochaine fois il serait bienvenu qu’il les informe avant d’aller manger. Bah oui bien sur et quand il souhaitera aller aux toilettes il passera un petit coup de fil ??!!!


  • Le lendemain Harper, oui toujours lui, et moi-même avions décidé de faire un peu de sport en se faisant un petit match de tennis. Le soleil était au rendez-vous et nous étions impatients à l’idée d’aller taper la balle. Mais encore une fois rien n’aura été simple. Nous demandons à la personne en charge ce jour ci de bien vouloir nous prêter les raquettes et les balles, mais il nous informe, sans même se lever de sa chaise, que ce ne sera pas possible aujourd’hui. Ah bon et pourquoi ? Des gens jouent déjà ? Non voyons rien de tout ça, il n’y a juste plus de balles. WTF. Harper ne comprend rien à l’histoire, car il a joué deux jours avant et le nombre de balles était conséquent. On réalise très vite que l’homme n’a tout simplement pas envie de bouger son c** et a trouvé la première excuse pour se débarrasser de nous. Heureusement son collègue plus volontaire, va nous amener le matériel. Bon un matériel datant de la guerre vu la forme rectangulaire des raquettes mais au moins on a pu jouer.


  • Les choses se passent ensuite à peu près normalement jusqu’à ce qu’arrive le jour du départ. Après quatre jours bien remplis et une dernière soirée peut-être un peu trop arrosée (ah bon ? nonnnnn) je devais partir de l’hôtel sous les coups de 8h du matin pour un départ à 10h15. Mais je fais la grosse erreur de me poser dans ma chambre vers 7h et ça ne manque pas: je n’entends pas mon réveil et ouvre un oeil à 9h55. Oups ! Je pars tout de même immédiatement à l’aéroport dans l’espoir de changer mon billet. Mon taxi me propose de faire du «rally» pour 50 dirhams de plus. J’accepte et en moins de 5 minutes on se retrouve à l’aéroport.
    Mais j’oubliais qu’on était pas dans un aéroport normal. Pour commencer il n’y avait pas de bureau de la société Transavia, ma compagnie aérienne. Donc pour modifier mon billet je l’avais dans l’os. Je me dirige vers un premier bureau où l’on m’informe que la seule place disponible est sur le vol de 18h15 (il est 10h du mat je rappelle) et que le billet coute 330 euros ! Mon aller retour m’a coûté 210 euros. Je crois à un canular et vais demander à ce qui me semble être une vraie hôtesse où je peux m’adresser. Elle me dirige vers l’agence Marmara. Là l’homme derrière son pupitre m’annonce qu’il lui reste UNE place sur le vol de 15h15 mais que ça coûte 250 euros. Je luis dis que c’est n’importe quoi et que ces prix sont ridicules. Il me dit d’aller me renseigner à la RAM (Royal Air Maroc) pour connaître les prix. J’y vais d’un pas décidé et là troisième larron troisième tarif : 300 euros. Je me tâte alors entre hurler et pleurer. Comment vais je me sortir de ce guetapen ? Je retourne chez Marmara et décide de la jouer local et me met à négocier mon billet. Oui vous avez bien lu j’ai du marchander mon billet retour. Je suis parvenu à le faire descendre à 200 euros, que j’ai du payer en cash bien sur.... TILT


  • Avec quelques heures devant moi je décide de m’assoupir afin de récupérer et d’oublier cette mésaventure. Vers 12h je suis réveillé par Harper ( hé oui encore lui) qui prend le même avion que moi. Il est accompagné de Diane la croupière et de Cyril l’un des photographes de RiverTell. On choisit d’aller manger un morceau avant d’embarquer. On se rend donc aux deux seuls snacks disponibles. Je regarde le menu et demande au serveur un croque monsieur. Il me regarde désemparé et me dit : « Oh il y a pas de chaud monsieur, on est mercredi (oui et alors ?!!) et il y a pas beaucoup de monde, tout ce qu’on a et ici» me dit-il en me pointant trois pauvres sandwiches à la dinde. Si en plus on m’empêche de bouffer je sens que je vais vraiment craquer. Mais je me contrôle et attiré par une odeur presque alléchante je contourne le premier kiosque et trouve derrière un second étal où là les machines sont branchées et où l’on peut commander bizarrement de le nourriture chaude bien qu’on soit mercredi...


  • Puis vient le moment d’embarquer. Enfin la délivrance nous allions pouvoir quitter ce petit enfer. Mais pas sans une ultime blague. Non ça aurait été trop simple. Désireux d’être assis les uns à côté des autres on donne nos passeports simultanément. L’hôtesse nous adresse un sourire. Elle a compris notre volonté. Elle me rend en premier mon billet, je suis assis en 9D. Elle me demande confirmation de mon emplacement alors qu’elle enregistre Kévin. Cela fait elle lui tend son ticket et là surprise il est assis en 15C. Une nouvelle fois WTF. On lui fait remarquer l’erreur et elle commence par nous répondre : «Oui mais c’est pas possible vous n’avez pas acheté vos billets au même endroit...» Encore une excuse à la mord-moi-le-noeud d’une personne ne désirant pas travailler.


On finira par être assis ensemble et notre avion décollera avec une heure de retard. Pour terminer dernière blague du voyage : on se retrouve assis au niveau des issues de secours, endroit où il ne faut pas laisser de bagages entraver le passage. Harper pose son manteau par terre par accident et se fait interpeller immédiatement par le stewart qui lui lance : «Monsieur votre manteau s’il vous plait. Rangez le , sécurité avant tout».

Bref on finira par rejoindre la France sain et sauf, en plein tilt, mais sain et sauf.


Et le comble dans tout ça c’est que je suis retourné au Maroc deux jours plus tard, à Casablanca plus précisément à l’occasion du Mazagan Poker Million.

samedi 27 novembre 2010

De retour sur le circuit à Marrakech



Bon mon titre est un peu trompeur car cela fait deux tournois (WPT Amnéville et BPT Enghien) que j'ai fait mon grand retour sur le circuit poker grâce à LivePoker. Mais il s'agit là de mon retour sur le circuit international. Et en ce début d'Automne il est vraiment très agréable de se retrouver sous le soleil marocain. De plus que comme vous allez le voir l'étape africaine du WPT a cela de particulier qu'elle permet de profiter des à côtés de la ville.


Marrakech a cela de plaisant comme étape qu’il est souvent possible de se prélasser quelques jours sous le soleil avant de commencer le coverage. C’est même l’une des seules étapes où les reporters peuvent se prendre pour des joueurs en profitant de toutes les bonnes choses que proposent la ville.

Afin de vous faire patienter et de vous donner l’envie de participer au tournoi l’année prochaine voici un aperçu de mon programme ainsi que celui de mes collègues durant les 3 jours précédents le tournoi :


Mercredi 24 Novembre


Arrivé à 9h30 à l’hôtel. Rapide petit déjeuner en terrasse sous le soleil, fort agréable après avoir quitté les gelées parisiennes 3 heures plus tôt. Puis direction la piscine pour une session de bronzage automnal. Déjeuner et visite du souk avec l’intégralité du «crew» de reporters présents sur place.




Pour parfaire la sortie nous avons eu le privilège d’être accompagnés par Ophélie de Chilipoker et Liz Lieu, qui vouant une passion dévorante pour les chats à caresser tous ceux qu’elle a pu trouver autour de la place Jamaâ El Fna.




Après avoir erré deux heures durant entre les stands de babouche, d’épices et autres souvenirs nous rejoignons l’hôtel au crépuscule afin de nous préparer pour la soirée.




Soirée dont nous tairons les détails. What happens in Marrakech, stays in Marrakech.

Jeudi 25 Novembre


Lever tardif après un retour aux aurores. Déjeuner en terrasse au bord de la piscine puis farniente au bord de celle-ci. Pris d’un courage immense Harper (mon collègue de chez Winamax) et moi partons pour une partie de tennis. Malgré la fatigue, les raquettes low cost et le terrain d’avant-guerre nous parvenons à faire quelques échanges très corrects.

Cette parenthèse sportive refermée et une douche plus tard, nous rejoignons la team des couvreurs pour partager un couscous/tajine dans un restaurant du coin. C’est bien repu que nous regagnons nos chambres pour une bonne nuit de sommeil.


Vendredi 26 novembre


Après une bonne nuit de repos tout le monde a rendez-vous à 10h dans le hall de l’hôtel pour se rendre en bordure de la ville pour une sortie en quad pour une folle traversée du désert. A califourchon sur nos destriers mécaniques nous parcourons 50km dans l’erg marocain à la rencontre des paysages magnifiques et de la population locale.




Après une première partie de trajet tranquille, notre guide nous incite à pousser les gaz lors du retour pour notre plus grand plaisir. Entre dérapages et autres sorties de routes tout le monde parvient à rentrer sain et sauf à l’hôtel avec de magnifiques souvenirs plein la tête.
A peine le temps de se rafraîchir et on rejoint le casino pour participer au tournoi de presse. L’occasion pour grand nombre d’entre nous de toucher un peu des jetons avant de les voir valser entre les joueurs durant le tournoi.




Même si la structure s’apparente une à une boucherie, pour une fois le premier prix est alléchant : un ticket pour le DSO Paris qui se tiendra début décembre. Quelques flips plus tard à notre grand désarroi c’est le seul belge du tournoi qui ira à Paris la semaine prochaine.

Pas grave nous avons tous passé un bon moment. La soirée se terminera tranquillement et tout le monde rejoindra progressivement son lit. L’amusement est maintenant terminé, il est temps de penser au coverage du lendemain.


vendredi 16 juillet 2010

What's my mother fucking name ??!!


Dimanche 11 juillet, journée de repos sur ce tournoi marathon, j’arrive frais et dispo à 11h30 au coeur de la salle du Rio pour jouer le tournoi presse. Attendez attendez. Stop on arrête tout. Retournons en arrière d’une dizaine d’heures. La journée se termine au Rio, et comme toute veille de day off lors des WSOP plusieurs grosses soirées sont organisées. Il ne nous reste plus qu’à savoir laquelle choisir. En premier lieu nous comptions avec mes collègues nous rendre à celle de Barrière qui devait se tenir dans la suite Absolut (comme les vodkas) du Caesar Palace, suite qui a servi au tournage du film Very Bad Trip. Malheureusement un petit problème de licence a amené la room à annuler la party. Pas grave, Benjo nous propose dans l’instant un plan de secours avec la soirée Poker Listings organisée dans un ranch à quelques kilomètres du strip où sont attendues 200 personnes. Afin de les accueillir dans les meilleures conditions la quantité d’alcool a été prévue tout comme l’eau de la piscine chauffée, la table de ping-pong et le terrain de basket installés.

Tout semblait nous conduire tout droit à cette soirée typiquement américaine jusqu’à ce qu’Harper reçoive un texto de Guillaume de la Gorce nous invitant à venir fêter son anniversaire au Surrender : la boîte de nuit du Encore. Il n’en fallait pas plus pour faire briller les yeux de Kevin et les miens. Nous avons entendu tellement de bien de ce Night Club aux dimensions sur-réalistes sans jamais avoir l’occasion de nous y rendre qu’il serait trop bête de ne pas accepter la proposition. Tant pis pour le ranch et à nous la Pool Party dans un cabanon privé dans ce qui va se révéler être l’une des plus belles boîtes du monde.


Le temps de se changer et nous voilà dans le lobby du Encore où nous tombons par hasard sur ElkY, Jacques Zaicik et Almira Skripchenko qui se rendent également à l’anniversaire. Petite minute balla : le cabanon étant réservé nous n’avons pas besoin de faire la queue particulièrement longue qui s’étend jusqu’au travers des machines à sous. Dès notre entrée dans la boîte le décor somptueux nous en jette plein les yeux. Au milieu se trouve une piscine gigantesque autour de laquelle danse tout la foule.




Mais pas question pour nous de rester au milieu du «petit peuple», non direction le cabanon de Johnny qui nous permet, un peu à l’écart, de surplomber la scène. La pièce ouverte sur la terrasse est tout simplement plus grande que mon salon et se compose d’un bar, un écran plasma et de toilettes et douches privées. Autant vous dire que lorsque les serveuses en minijupe argentées sont arrivées avec les bouteilles lançant des flammes, on avait atteint l’apogée.




Rien ne pouvait plus nous faire bouger d’ici. Enfin tout sauf les gorilles de la sécurité qui ont débarqué à 4h du matin pour nous annoncer que la boîte fermée et qu’il fallait débarrasser le plancher. Mais nous ne comptons pas aller nous couher. Le choix qui se présente à nous est alors des plus cornéliens : Drays pour une after ou Rhino pour les filles ?? Très vite la majorité vote pour les femmes. Le reste ne se raconte pas mais au final direction le lit vers 8h du mat.


J’arrive donc la tête dans le c** au tournoi presse après seulement 3h de sommeil. Bien joué la journée de récup’ ! Mais bon j’arrive avec Chris qui n’est pas beaucoup plus frais et le temps de passer au Starbucks et on retrouve Manu et Kinshu avec qui on doit aller faire un tour à l’Outlet après avoir joué cette mascarade de tournoi presse. Une fois le discours de Nolan Dalla passé dans lequel il nous remercie pour notre travail en ajoutant que Harrah’s nous remercie aussi en nous offrant une superbe casquette Jack Link’s Beef Jerky, et une sortie au bout d’une demi-heure après deux gros set up, nous mangeons les pizzas offertes (seul point positif de ce début de matinée) devant la finale de la Coupe du Monde. Juste le temps de voir l’Espagne l’emporter et nous voilà partis à l’Outlet Center.


Les Outlets sont un peu le paradis de tout shopping addict. On y trouve toutes les marques à des prix défiants toute concurrence. Bilan du marché : 4 paire de pompes, 2 jeans Levi’s, une casquette, un survêtement plus deux trois autres trucs... le tout pour 160 dollars. Difficile de trouver mieux.


Une fois notre journée «Pretty Woman» terminée il était temps de rentrer nous préparer pour LA soirée de l’année ! PokerStars habitué des événements mémorables comme lors du PCA où ils avaient invité Kelly Rowland ou bien au Main Event l’année dernière lorsque Nelly était venu chanter, remet le couvert cette année. Que peuvent bien nous réserver les organisateurs pour nous en mettre plein la vue ? Tout simplement la star du rap américain : Snoop Doggy Dog.




Un pur bonheur. Il aura fallu nous battre pour réussir à récupérer des places mais finalement on est bien là dans la queue à 21h, chauds bouillant à l’idée d’assister à un show case privé de la légende. La soirée se tient au Rains la boîte de nuit du Palms. Avec un open bar proposé et un concert de fou en prévision l’organisation n’a pas eu de mal à remplir la salle. Après quelques verres bus en compagnie de la délégation française, le concert peut commencer avec en avant première une chanteuse canadienne aux faux airs de Lady Gaga qui n’a pas du tout enflammer la salle.


Une fois qu’elle a débarrassée le plancher, tout le monde se masse autour de la scène pensant que la rappeur va arriver d’un instant à l’autre. Mais en bonne star qui se respecte, l’américain va nous faire poireauter pendant plus d’une heure et demie. Manu qui est à mes côtés est en plein tilt et s’apprête à quitter la salle, d’autant plus qu'une bande de journalistes américains complètement bourrés sont en transe et poussent tout le monde...



Puis finalement le grand moment est arrivé...Snoop entre sur scène et là c’est parti pour 1 heure de pur bonheur. Toujours aussi talentueux le rappeur enflamme la salle. Arborant le maillot de l’Espagne il fait chanter la foule du début à la fin. Et puis surtout il affiche un grand sourire, prenant réellement son pied sur scène ce qui rend la prestation encore plus mémorable.





lundi 12 juillet 2010

La fièvre irlandaise





Après une journée harassante passée dans le Rio, il était temps après deux soirs d’inactivités de reprendre enfin les activités nocturnes. A quelques heures de la fin du coverage : ouverture d’un topic sur skype ouvert à tout le banc de presse française avec comme seule question : que fait on ce soir ? Très vite une idée revient plus que les autres : le O’sheas. A y regarder comme ça il n’y a pas vraiment de quoi s’extasier quant à l’idée d’aller passer une soirée dans un casino de broke décoré aux couleurs de l’Irlande dans lequel on ne croise que des mecs bourrés venant s’assoir à la roulette à 1 dollars dans le seul but d’avoir une bière gratuite. A moins d’aimer l’odeur de binouze frelatée ou les serveuses ressemblant à de vieilles prostituées sur le retour, il n’y a aucune raison d’aller là bas. Oui mais voilà même dans un tas de fumier la plus belle des roses peut trouver refuge. Et malgré ces allures repoussantes le O’Sheas a un ou deux atouts dans sa manche qui en font l’un des endroits incontournables de Vegas. Tout d’abord la bière n’y est pas chère. Ensuite on y trouve des tables de cash game fatiguées à 1$/2$ (même si comme on le verra plus tard ce n’est pas un gage de victoire pour autant) mais surtout il y a le légendaire : BEER PONG.




Kézako ? C’est tout simple le Beer Pong est un jeu qui consiste à faire boire son adversaire plus que soi. Pour cela on possède une série de gobelets qu’il faut disposer à la façon des quilles de bowling. Une fois cela fait on se retrouve en face en face avec à sa disposition une balle de ping pong. Le but du jeu est simple : il faut envoyer la balle dans un gobelet adverse et ce jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Facile à première vue, non ? Oui, sauf qu’à chaque fois que l’on parvient à faire tomber la balle dans le verre, l’adversaire doit boire le verre. Au bout d’un petit moment l’alcool aidant cela donne droit à des parties endiablées.

Le O’Sheas est même devenu l'organisateur des World Series of Beer Pong en janvier prochain. Pour se qualifier il suffit de remporter l’un des tournois hebdomadaires organisé par le casino.


Il n’en fallait pas plus pour nous motiver, d’autant qu’il se murmure qu’une grande partie de la communauté française sera présente. Mais avant il faut encore terminer cette longue journée de coverage avouons le moyennement intéressante. Heureusement après un passage au Lounge Everest pour se ravitailler et passer quelques minutes de détentes avec le robot masseur, la journée touchait enfin à sa fin. Le temps de taper le dernier post et de ranger les affaires et nous voilà parti au O’Sheas. Petit détour à l’hôtel tout d’abord pour poser le sac et surtout ne pas s’allonger sur le lit non NON NON. Ne pas céder à l’appel de la couette comme la veille où je devais rejoindre Ronan et quelques membres de la Team Partouche au Coyote Ugly. Rentré me rafraichir j ai eu le malheur de m’allonger quelques secondes et quand j’ai ouvert les yeux on était le lendemain matin. Alors ce coup ci pas question de rater la soirée : on entre dans la chambre, on pose le sac dans un coin, on va direct à la salle de bain : un coup d’eau sur le visage et hop on ressort aussi vite qu’on était entré.

Quelques minutes plus tard après avoir traversé le strip sous les 40 degrés ambiant, me voilà rendu au O’Sheas. Je suis tout de suite ébloui par le gigantesque néon vert décorant l’entrée et par la musique étourdissante enveloppant les tables de cash game. Mais pas question de s’attarder à l’entrée, le lieu de pèlerinage se trouve au fond de la salle, derrière les tables de black jack et à la limite des stands de nourriture : oui oui vous avez bien compris le O’Sheas sert aussi de fast food avec un Burger King, un Subway et une pizzéria. Lorsque j’arrive près de l’aire de compétition ils sont déjà tous là : Ronan, Kinshu, Manu, Harper, Furax, Nico Levi, Emilie, Bruno, Eric, Locsta, Laurent.... et j’en oublie. Ils sont tous autour d’une table déjà en train de s’adonner à ce sport d’un autre genre. Très vite Harper me tend un verre et me dit : «Allez t’es avec nous, on a du retard mais on va les bouffer». Au moment de lancer la première balle je me rends compte que le retard risque d’être difficile à combler. Il nous reste encore 5 verres à atteindre alors qu’eux n’en ont plus qu’un. Plusieurs gamelles et autres ricochets plus tard mon équipe doit s’incliner et surtout boire les verres restants dans le camp adverse. Et là commence la vraie torture car déjà je ne suis pas friand de bière en général, mais là je ne sais pas même si ce que l’on boit peut être qualifié de bière. Il s’agit plus d’un liquide alcoolisé laissé posé sur le bar plusieurs heures et dont les bulles se sont évaporées... Pas très ragoutant tout ça mais bon l’ambiance aidant on se plie au jeu et on oublie la «pisse» que l’on est en train d’avaler.


Alors qu'une nouvelle partie est sur le point de commencer, Kinshu harangue la foule française : «Venez on s’inscrit tous au tournoi de poker à 45$ qui commence dans 15 min». En aussi peu de temps qui lui a fallu pour le dire nous voilà tous en train de faire la queue à la caisse de la poker room. Le manager dépassé par la foule a du mal à gérer les entrants. Il faut dire qu’il avait du rarement voir autant de monde sur ce tournoi de «broke» de 2h du mat. Après qu’il ait réussi à tous nous enregistrer, une «mauvaise bonne» idée émane de l’un d’entre nous : un short longer. C’est à dire que tout le monde donne 20$ au premier sortant. Du coup dès la première main tout le monde part à tapis avec des jeux plus qu’aléatoires. Au final ils sont 7 impliqués dans le coup et c’est un magnifique J-3 qui remporte le pot, propulsant son détenteur méga-chipleader. Le coup d’envoi d’un grand n’importe quoi était ainsi lancé. Le peu d’américains présents dans le tournoi ont halluciné : ça parlait français tout le temps, à chaque main un ou plusieurs tapis étaient annoncés bref un beau bordel. Mais bon c’était fun. Tout cela pour qu’au final aucun d’entre nous ne réussisse à rentrer dans l’argent.


Pour ma part suite à mon élimination juste avant le break sur un éternel coin flip je pars me balader dans le casino à la recherche des premiers sortants. Anthony Roux est au black jack, Bruno Launais et Furax sont encore au Beer Pong et commencent à ne plus viser très droit, Laurent Gauter assis à la roulette pense avoir trouvé la bonne technique pour s’en sortir...enfin ça c’était avant de perdre ses 100 dollars lol.

Du coup ne sachant que faire je vais railbirder le cash game réputé pour être très fishy. Et la réputation des joueurs n’est vraiment pas usurpée. Que des mecs bourrés qui ne comprennent rien et qui callent jusqu’au bout avec des poubelles. Du coup après une demi-heure d’observation lorsqu’une place se libère je décide de m’assoir. Je pose 120$ et me voilà parti pour mon premier cash game végasien. Si pendant la première heure tout va bien se passer, mon tapis passant de 120 à 250 grâce à plusieurs petits coups, la malchance va me rattraper durant les soixante minutes suivantes. Mes adversaires vont commencer à toucher des rivières magiques. Puis finalement je vais envoyer mes 50 dollars restants avec un tirage quinte flush qui bien sur ne rentrera pas. Allez hop au dodo il est déjà cinq heures !


PS : je me vengerais deux jours après lors d’une session au Flamigo d’où je repartirais avec 700 dollars :). (ma toute première session gagnante à Las Vegas).